Les cagoules
Accueil Remonter Les baillons Les cagoules Les compresses Divers Le STG Les lunettes

 

 

Les cagoules françaises.

Pour plus d'informations sur les caractéristiques des cagoules, voir également notre article dans Militaria magazine (n°216, les appareils de protection français contre le chlore).

Voir également l'historique des études : Les premières cagoules.

Les premières cagoules françaises sont copiées sur le modèle expérimenté par les anglais. De nombreux essais sont également réalisés dans certains Corps de troupe (voir : Chapitre III : Les solutions des formations de l'avant. ).

La Section Technique du Génie, chargée de la production des appareils de protection, décide au début du mois de mai de copier le modèle anglais et d'importer 30 000 mètres de flanelle anglaise. En attendant, elle improvise plusieurs modèles ; voir la note du 17 mai 1915.

En résumé, de nombreux modèles vont faire leur apparition ; ils seront particulièrement appréciés par la troupe, notamment en raison de leur facilité de mise en place. En réalité, la protection réalisée par les cagoules était bien inférieure à celle des bâillons ; la nécessité de remplacer la solution neutralisante d'hyposulfite par plusieurs autres solutions destinées à arrêter les nouvelles substances toxiques utilisées par l'Allemagne, mis progressivement fin aux développement de ce type d'engin de protection. 

Ci-dessus : quelques exemples de cagoules à l'hyposulfite.
 

Dès la fin du mois d'avril, les Anglais expérimentent un modèle de cagoule, taillé dans un drap de laine particulièrement fin, la flanelle Viyella  Début mai, la S.T.G. décide de copier le modèle anglais et d'importer 30 000 mètres de flanelle anglaise, car c'est alors la seule étoffe connue qui permet de fabriquer des cagoules efficaces. La France, contrainte d'habiller son armée toute entière en drap bleu-horizon, vit alors une véritable crise textile et l'ensemble des confections de drap sont réservées à la Fabrication des nouvelles tenues. En attendant, la S.T.G. improvise la fabrication avec tous les tissus qui lui tombent sous les mains et essaie plusieurs coupent différentes. Le 17 mai, une note est envoyée aux armées : «En plus des moyens de protection contre l’action des gaz asphyxiants indiqués précédemment, il sera distribué aux armées des cagoules. Ce sont de simples sacs en flanelle ou en toile percés d’une ouverture à hauteur des yeux ; cette ouverture est fermée par un plaque transparente de matière spéciale. Le sac  est assez grand pour pouvoir englober la tête recouverte du képi ; il peut être fermé hermétiquement à la partie inférieure en l’introduisant sous la capote ou la veste que l’on boutonne par-dessus. En temps ordinaire, il peut se porter roulé en turban autour du képi. La respiration s’effectuant au travers du tissu de la cagoule, il est nécessaire de la plonger tout entière dans la solution d’hyposulfite indiquée précédemment.

Certaines cagoules comportent en outre un tampon à appliquer sur la bouche et les narines, après l’avoir trempé dans la même solution».

 

Autant que possible, la cagoule est envoyée dans une enveloppe imperméable, simplement fixée aux bretelles de suspension de l'équipement avec deux tresses. Le 22 mai, 48 000 cagoules, de quatre modèles différents, sont ainsi distribuées. Sur le front, elles seront particulièrement appréciées, si bien qu'au début de juin, on estime à deux millions le nombre de cagoules à produire. La situation est critique puisque l’importation de flanelle Viyella est refusée par 1'angleterre qui craint de ne pas en avoir suffisamment. Faute de tissu, la production de cagoules par la S.T.G. est arrêtée au tout début de juin. Dans cette attente, de nombreux corps de troupes décident de se débrouiller par eux-mêmes. Depuis la mi-mai, certains procédaient à l'essai de cagoules taillées dans de vieux draps, des capotes "gris de fer bleuté" réformées ou des couvertures hors service. Les engins obtenus ne donnaient pas les résultats attendus ; la respiration était pénible sous le tissu trop épais, qui ne se laissait pas suffisamment traverser par l'air. La vapeur d'eau dégagée par la respiration, le dioxyde de carbone et la chaleur s'accumulaient dans cet espace clos et rendaient rapidement le port de la cagoule insupportable. Au mois de juin, l'intendance proposa, en vue de rationaliser et uniformiser ce genre d'initiatives, un modèle en flanelle de coton bleu clair, dont la production devait rapidement se généraliser dans plusieurs corps[1].


[1] Ce modèle n’est pas identifié aujourd’hui.

 

La valeur moyenne de la durée de protection des cagoules, dans un concentration de chlore de 1,6 g/m3, pour un homme au repos, avoisine les 10 minutes (Expérience du 3 juillet 1915, menée par le commandant Legouëz. En réalité, l'expérience ne sera jamais portée au delà. Le 5 juillet, dans les mêmes conditions, le lieutenant Manuel reste 9 minutes après lesquelles on le prie de sortir. Il est alors très gêné et déclare qu'il n'aurait pu faire aucun effort).

 

Quelques chiffres :

Le 22 mai, les 48 000 premières cagoules sont livrées ; elles sont de 4 modèles différents (8 000 cagoules aux armées suivantes : Ier, IIe, IVe, Ve, et VIe). Puis 30 000 le 26 mai. A la date du 18 juillet, 100 000 exemplaires ont été fabriqués.

 

 

Avis de Droit d'auteur : Toutes les photos et les matériels de site Web sont le Copyright 2003 exclusif de l’auteur  ou appartenant aux déposants respectifs avec leur autorisation et ne peuvent pas être reproduits, stockés dans un système de récupération, ou transmis entièrement ou partiellement, par n'importe quels moyens, électroniques ou mécaniques, la photocopie, l'enregistrement, ou autrement, sans la permission écrite antérieure de l'auteur.