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Les premières cagoules françaises sont copiées sur le modèle
expérimenté par les anglais. De nombreux essais sont également réalisés
dans certains Corps de troupe (voir : Chapitre III : Les solutions
des formations de l'avant. La Section Technique du Génie, chargée de la production des appareils de protection, décide au début du mois de mai de copier le modèle anglais et d'importer 30 000 mètres de flanelle anglaise. En attendant, elle improvise plusieurs modèles ; voir la note du 17 mai 1915. En résumé, de nombreux modèles vont faire leur apparition ; ils seront particulièrement appréciés par la troupe, notamment en raison de leur facilité de mise en place. En réalité, la protection réalisée par les cagoules était bien inférieure à celle des bâillons ; la nécessité de remplacer la solution neutralisante d'hyposulfite par plusieurs autres solutions destinées à arrêter les nouvelles substances toxiques utilisées par l'Allemagne, mis progressivement fin aux développement de ce type d'engin de protection.
Dès
la fin du mois d'avril, les Anglais expérimentent un modèle de cagoule, taillé
dans un drap de laine particulièrement fin, la flanelle Viyella Début
mai, la S.T.G. décide de copier le modèle anglais et d'importer 30 000 mètres
de flanelle anglaise, car c'est alors la seule étoffe connue qui permet de
fabriquer des cagoules efficaces. La France, contrainte d'habiller son armée
toute entière en drap bleu-horizon, vit alors une véritable crise textile et
l'ensemble des confections de drap sont réservées à la Fabrication des
nouvelles tenues. En attendant, la S.T.G. improvise la fabrication avec tous les
tissus qui lui tombent sous les mains et essaie plusieurs coupent différentes.
Le 17 mai, une note est envoyée aux armées : «En plus des moyens de protection contre l’action des gaz asphyxiants
indiqués précédemment, il sera distribué aux armées des cagoules. Ce sont
de simples sacs en flanelle ou en toile percés d’une ouverture à hauteur des
yeux ; cette ouverture est fermée par un plaque transparente de matière
spéciale. Le sac est assez grand
pour pouvoir englober la tête recouverte du képi ; il peut être fermé
hermétiquement à la partie inférieure en l’introduisant sous la capote ou
la veste que l’on boutonne par-dessus. En temps ordinaire, il peut se porter
roulé en turban autour du képi. La respiration s’effectuant au travers du
tissu de la cagoule, il est nécessaire de la plonger tout entière dans la
solution d’hyposulfite indiquée précédemment. Certaines cagoules comportent en outre un tampon à appliquer sur la bouche et les narines, après l’avoir trempé dans la même solution». Autant que possible, la cagoule est envoyée dans une enveloppe imperméable, simplement fixée aux bretelles de suspension de l'équipement avec deux tresses. Le 22 mai, 48 000 cagoules, de quatre modèles différents, sont ainsi distribuées. Sur le front, elles seront particulièrement appréciées, si bien qu'au début de juin, on estime à deux millions le nombre de cagoules à produire. La situation est critique puisque l’importation de flanelle Viyella est refusée par 1'angleterre qui craint de ne pas en avoir suffisamment. Faute de tissu, la production de cagoules par la S.T.G. est arrêtée au tout début de juin. Dans cette attente, de nombreux corps de troupes décident de se débrouiller par eux-mêmes. Depuis la mi-mai, certains procédaient à l'essai de cagoules taillées dans de vieux draps, des capotes "gris de fer bleuté" réformées ou des couvertures hors service. Les engins obtenus ne donnaient pas les résultats attendus ; la respiration était pénible sous le tissu trop épais, qui ne se laissait pas suffisamment traverser par l'air. La vapeur d'eau dégagée par la respiration, le dioxyde de carbone et la chaleur s'accumulaient dans cet espace clos et rendaient rapidement le port de la cagoule insupportable. Au mois de juin, l'intendance proposa, en vue de rationaliser et uniformiser ce genre d'initiatives, un modèle en flanelle de coton bleu clair, dont la production devait rapidement se généraliser dans plusieurs corps[1].
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