Les lunettes
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Les lunettes

Depuis le début du mois de juin 1915, la Section Technique du Génie commence à produire des modèles de lunettes spécifiques à la protection contre les gaz lacrymogènes (le modèle caoutchouc). Après les attaques allemandes au bromure de benzyle, à la fin du mois de juin, il devient urgent de distribuer rapidement un nombre considérable de paires de lunettes. Toute la production du mois de juin est envoyée aux armées : 140 000 paires au 1er juillet. La STG laisse alors la place à l’E.C.M.C.G. qui lance une production massive, imposée par d’important succès obtenus par l’Allemagne en Argonne, suite à l’utilisation d’obus K toxiques et lacrymogènes.

On réalise alors des modèles en toile rendue étanche par divers artifices, des modèles en tissu caoutchouté et des modèles en cuir. Les oculaires sont simplement cousus sur le loup ainsi formé. Certains exemplaires possèdent une lame de verre enchâssée dans un logement tronconique en tôle. La fixation au visage est assurée, dans le meilleur des cas, par une sangle élastique, mais quand ce tissu fait défaut, par un simple lacet que l’on noue derrière la tête. A la fin du mois de juillet 1915, 600 000 exemplaires auront été expédiés. C’est une production record, certes, mais malheureusement, leur qualité est si médiocre qu’elles ne protègent pas contre les substances lacrymogènes…

Gabriel Bertrand, pharmacien et membre de la Commission, propose donc une modification qui doit permettre de transformer toutes les lunettes existantes en les rendant enfin étanches. La description de cette modification est envoyée le 3 août 1915. Les lunettes sont cousues sur une pièce de tissu souple et épais, mesurant environ 20 cm sur 11, percée de deux orifices circulaires pour la vision. Ce molleton est imprégné d’une solution de ricin-ricinate. A la partie inférieure de l’étoffe est fixé un fil de fer de 15 cm de longueur. Il est destiné à être modelé sur le visage et doit permettre une obturation presque parfaite à la forme du nez et des joues. Toutes les lunettes en stock à la Direction du Matériel Chimique de Guerre seront modifiées ainsi ou réformées. En définitive, seul trois types semblent avoir subi la modification : le type caoutchouc, le type bleu et le type beige, soit 312 850 paires de lunettes, à raison de 30 000 par jours. De leur côté, les armées procèderont à la même modification avec tous les types qu’elles possèdent.

Le 14 août, des lunettes proposées par la maison Meyrowitz, dites pneumatiques, sont adoptées. Elles sont constituées par des viseurs en verre, sertis dans des montures en tôle et garnis à la base d’un large bourrelet de caoutchouc assurant l’étanchéité. L’écartement entre les deux yeux se règle par l’ajustement d’un simple fil de fer.

Durant le mois de septembre, les plaques de vision en gélatine sont remplacées sur certains modèles par des lames en verre aux bords polis. C’est également courant septembre 1915 que sont adoptés les deux derniers modèles de protection des yeux, enfin efficaces.

Au début du mois est proposé un loup en tissu étanche doublé de molleton, avec des oculaires en acétylcellulose enchâssés dans des œillères en tôle. Puis, au milieu du mois, un loup en caoutchouc proposé par l’établissement Meyrowitz est adopté à son tour. Il est doublé de molleton et les oculaires sont enchâssés dans des œillères saillantes de caoutchouc, permettant de les changer facilement. Les lames transparentes seront d’abord en acétylcellulose, puis seront rapidement remplacées par des plaques de verre aux bords meulés. La fixation se fait grâce à deux lacets ; un élastique assure également un bon ajustement du molleton sur le visage. Une lame d’acier permet, comme dans tous les autres modèles fabriqués depuis août, de modeler les lunettes sur le nez et les joues. Progressivement, ce dernier modèle devait remplacer tous les autres. Certaines armées recevront cependant des lunettes à molleton Bertrand, encore appelées lunettes ricinées, jusqu’au milieu de l’année 1916, date à laquelle les stocks seront enfin épuisés.

 

Voir : Chapitre IV :  Les lunettes de protection.                   

 

A gauche : lunettes en tissu caoutchouté.
 

 

A droite et en dessous : Lunettes du type DMCG, fabriquées en juillet 1915 et montées sur un loup Bertrand à partir d'août 1915.

 

 

A gauche : Lunettes en toile étanche avec oeilletons sertis dans une armature en tôle. L'envers est doublé d'un molleton qui assure une étanchéité convenable. Elles sont adoptées par la Commission au début de septembre 1915.
 

 

A droite : Lunettes Meyrowitz en caoutchouc. Doublées d'un molleton, elles sont mises en place rapidement à l'aide d'un ruban élastique puis serrées grâce à la présence de deux lacets.
  

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