Protection collective
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La protection individuelle est réalisée par l'appareil de protection individuelle

La protection collective vise à protéger simultanément contre les gaz un certain nombre d'hommes ; elle à pour objet : 

- L'installation des signaux d'alerte

- L'organisation des abris, des installations et des forts

- La désinfection du terrain

 

En France, ce domaine fut particulièrement étudié dans deux laboratoires : celui du professeur Desgrez puis celui du professeur Tassilly. Dans un premier temps, la protection collective fut surtout orientée vers la protection contre l'effet des vagues, dans le but de disloquer cette dernière, de l'empêcher d'envahir la tranchée ou d'en réduire la nocivité. On préconisa l'utilisation de pétards de poudre noir, de tirs d'artillerie ou d'infanterie, de barrages de feu, de l'utilisation de foyers isolés. Aucune de ces mesures se révéla efficace.

 

Les signaux d'alerte

 

Ils étaient destinés à donner l'alerte, encore fallait-il reconnaître les signes précurseurs d'une attaque chimique (voir également la partie Détection).

On utilisait tous les moyens disponibles : cloches, gong, pièces métalliques diverses, klaxons et enfin sirènes Strombos. Le problème devint crucial à l'apparition des tirs de projectors ; on divisa alors les zones d'alertes en deux : celle directement à portée de tir des projectors et celle hors de portée des tirs. En 1917, fut créé au voisinage des premières lignes, des postes de surveillance permettant de donner l'alerte en cas de changement de direction de vent dangereux.

 

 

La protection des abris

Les premières mesures de protection visaient à rendre l'abris étanche aux gaz. A l'entrée, on plaçait deux toiles que l'on imprégnait de solution neutralisante, de façon à former un sas. Malheureusement, les substances toxiques réussissaient à s'infiltrer par les fissures du sol et les toiles du sas étaient fréquemment soufflées par l'explosion des obus. On pensa alors à filtrer l'air de l'abri au travers de filtres, notamment avec la proposition du professeur Lapicque (1er semestre 1916). L'air était aspiré de l'extérieur de l'abri au travers d'un filtre, grâce à un ventilateur placé à l'intérieur de l'abri, qui créait également une surpression s'opposant à l'entrée d'air chargé en gaz provenant de l'extérieur. Système de filtre à terre Lapicque :

Est réalisé en creusant à proximité de l'abri une fosse d'une surface de 4 m2 environ et d'environ 1 mètre de profondeur. Cette fosse est mise en communication avec l'abri par une canalisation souterraine. La fosse est garnie d'un plancher à claire-voie disposé à environ 40 cm du fond, sur lequel on tasse une épaisseur de 50 cm de terre végétale riche. A l'intérieur de l'abri, l'extrémité de la canalisation reliée à la fosse est munie d'un ventilateur. 

 

Caisse Leclercq.

La caisse Leclercq se compose de 2 éléments désignés caisse A et B. Pour l'usage, les éléments sont assemblés au moyen de boulons. Les ventilateurs sont actionnés à bras ou électriquement. Plusieurs caisses peuvent être mises en dérivation sur le même ventilateur.

En septembre 1916, le docteur Leclercq proposa d'utiliser un caisse filtrante contenant des matières absorbantes et neutralisantes. Après plusieurs essais, la caisse fut adoptée ; les premières furent livrées au début de l'année 1917. Par la suite, leur système de filtres fut modifié et amélioré. Il était recommandé de n'utiliser ce mode de protection que pour les abris dont l'importance justifie une installation délicate : PC, abris de traitement, de repos, etc...

 

Ci dessous : caisses Leclercq in-situ au fond d'un ouvrage du secteur Fortifié de Verdun.

Ci dessus : caisses Leclercq en place.

A gauche : le sas d'entrée qui devait être obturé de chaque coté par une toile de tente imprégnée.

A droite : l'emplacement des caisses de filtration.

Emplacement du groupe électrogène qui fournissait l'électricité nécessaire au fonctionnement des moteurs entraînant les ventilateurs. Au fond, la cuve à essence.

Un ventilateur, destiné à aspirer l'air de l'extérieur et l'envoyer, au travers des caisses, dans les parties protégées des souterrains.

Autre vue du ventilateur présentant l'emplacement du moteur électrique (absent).

Pièce d'un ventilateur.

 

La désinfection du terrain :

Après le passage d'une vague gazeuse, toutes les excavations du terrain (tranchées, trous, sapes...) sont infectées par les gaz qui ont tendance à s'y accumuler. Rapidement, grâce aux travaux du professeur Desgrez et de son équipe, on adopta un mélange d'hyposulfite et carbonate de soude, pulvérisé à l'aide d'un pulvérisateur de vignerons, le Vermorel, équipé d'un embout spécial. Malheureusement, cette solution ne neutralisait que le chlore et le phosgène. Après de nombreux travaux, une solution de foie de souffre (polysulfure de sodium) fut adoptée et distribuée dès juin 1917 ; elle permettait de neutraliser l'ensemble des toxiques.

L'apparition de l'Ypérite, en juillet 1917, posa à nouveau le problème de l'assainissement des surfaces infectées. L'ypérite est un liquide persistant et tout ce qui est exposé à son action devient ensuite source de contamination. Le chlorure de chaux  (en poudre ou en solution) fut rapidement adopté pour la désinfection du terrain. Pour le traitement des vêtements infectés, l'eau bouillante donnait toute satisfaction.

 

A gauche : Hommes équipés de masques TN et d'un appareil Draeger. Celui situé au premier plan utilise un pulvérisateur Vermorel.
 

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