Le bilan humain de la Guerre chimique pendant le Premier Conflit mondial n'est aujourd'hui pas clairement fixé. La majeure partie des données disponibles et publiées semblent au mieux inexactes, à l'exclusions des chiffres données pour le CEA (USA), pour lesquels nous semblons disposer de données relativement fiables.
Deux facteurs expliquent particulièrement cette difficulté à évaluer le nombre de victimes de l'arme chimique :
- L'incertitude à déterminer l'origine ou la cause exacte des pertes dans les conditions des combats de la Première guerre mondiale. L'arme chimique inflige la plupart du temps des blessures (létales ou non) qui ne sont pas directement visibles, comme le sont celles provoquées par une arme conventionnelle.
- L'absence d'une comptabilité spécifique pour catégoriser les pertes dont "les gaz" étaient responsables, avant une date tardive dans le conflit.
Ainsi, les chiffres dont nous disposons sont sujet à caution.
La plus grande partie de ces statistiques, qui furent publiées dans l'après-guerre, furent volontairement faussées. Les raisons en sont relativement obscures, mais manifestement, chaque partie souhaita empêcher toute lecture et interprétation de l'impact et de l'efficacité de l'utilisation de l'arme chimique. Au delà de la manipulation des données, toutes les pistes conduisant à l'interprétation des capacités militaires des armes chimiques furent brouillées. Il s'en suivie une altération complète de la perception de l'efficacité de l'arme chimique dans les décennies suivant le conflit, reprise par la totalité des auteurs et des historiens traitant du sujet, attisant une psychose collective autour des effets réels des "gaz".
Les statistiques russes sont les plus incertaines, avec 500 000 intoxiqués et 56 000 morts. On rencontre donc fréquemment des données qu'il faut manipuler et interpréter avec précaution. Elles sont exposées dans le tableau ci-dessous :
Estimation des pertes totales de la Première Guerre, estimation des pertes occasionnées par l'arme chimique (selon Prentiss, Hanslian et Haber).
Au regards de ces chiffres et malgré leur imprécisions, on constate que l'arme chimique n'a que peu tué durant le conflit. Ces données sont fortement à nuancer, si on admet qu'elle ne fut que très rarement utilisée durant les quatre premières années du conflit.
Incertitudes sur l'évaluation de pertes :
L'évaluation du nombre de victimes est biaisé par de nombreux facteurs. En premier lieu, le décompte total semble impossible tant il flotte une marge d'incertitude sur les chiffres des pertes russes, pour lesquels nous ne disposons d'aucune archive. Par ailleurs, il n'existe aucune statistique fiable, pour aucun des belligérants, sur les victimes de la Guerre chimique. Les méthode statistiques et de décompte adoptés par les différents parties sont en partie responsable de ces approximations. Par exemple, les pertes comptabilisées journalièrement dans les archives françaises font état des manques à combler en hommes par régiments, qu'ils soient évacués, blessés, morts, disparus, prisonniers, momentanément absents...
Les fiches statistiques recensant les causes de blessures, émises dans les différentes armées, ne prendront en compte les victimes gazées que tardivement dans le conflit, à partir de janvier 1918 pour la France. Enfin, comment identifier dans les conditions épouvantables du conflit, les causes réelles d'une blessure, quand on connaît les difficultés avec lesquelles les blessés étaient évacués de la zone de front et le pourcentage énorme de seconde blessure lors de cette opération chez les victimes. Combien de combattants gazés, rendus vulnérables par leur état, ont été touchés à nouveau par la mitraille lors de leur évacuation ?
Suite au conflit, plusieurs estimations de pertes furent publiées, dont celles jugées les plus pertinentes furent celles de Gilchrist (Acomparative Study of World War casualties from Gas and other weapons), Prentiss (Chemical in War) et Hanslian (Chemist Krieg). Ils identifièrent un total de 1 009 038, 1 297 000 et 880 000 victimes. Prentiss estime à 475 000 la part de victimes russes dans son analyse, sans autres précisions.
L'études la plus fiables semblent cependant celle de Ludwig Friedrich Haber (The poisonous Cloud), reprise en grande partie dans les conclusions de l'ouvrage d'O. Lepick (La Grande Guerre chimique). Malgré le sérieux de cette analyse, de nombreuses imprécisions sont encore à pointer dans ces résultats.
Estimation selon Prentiss du bilan humain de la Guerre chimique
Estimation selon L.F. Haber du bilan humain de la Guerre chimique
Ces chiffres sont à rapprocher des données que nous avons regroupé. Ainsi, nous avons comptabilisé le nombre de décès simplement imputable aux 12 attaques par vague gazeuses menées par les armées allemandes sur les troupes françaises.
Ces chiffres sont issus de l'addition faite par les différents signataires de rapports et d'enquêtes destinées à l'IEEC, ces personnes s'étant rendus directement sur le terrain et ayant regroupé toutes les données disponibles au sein des formations sanitaires, des hôpitaux, des ambulances et en ayant récolté des centaines de témoignages de victimes et de médecins.
Nous avons pu recouper l'ensemble de ces informations en croisant les données issues des Journaux de Marche et Opérations avec celles données dans les rapports de l'IEEC.
Ces données sont certainement les plus fiables et les plus pertinentes dont nous pouvons disposer, mais n'ont vraisemblablement pas été utilisées par aucun des auteurs ayant abordé ce sujet. La seule zone d'ombre étant le nombre de victimes lors de la vague gazeuse du 22 avril 1915, ces donnés ayant été regroupée dans différents rapports et JMO.
Au final, ces attaques allemandes par vagues gazeuses sont responsables de 15 524 pertes dont 4 424 décès, de 1915 à 1917. Les décès tardifs dans les formations sanitaires de l'arrière ne sont pas comptabilisés.
De son côté, Hanslian évalue les pertes totale, dans la même période à 20 000 dont 3 500 décès, vagues gazeuses et intoxications provoquées par tirs chimiques incluses. De toute évidence, les chiffres donnés par Hanslian sont inexactes, fortement sous évalués. Rappelons que dans l'année 1917, les tirs de munitions chimiques à l'Ypérite firent bondir le nombre de victimes.
Malgré toutes ces imprécisions, il est essentiel de distinguer deux périodes dans le premier conflit mondial.
La première s'étend des premiers mois de l'année 1915 jusqu'à l'apparition de l'ypérite en juillet 1917. Cette période est caractérisée par l'utilisation sporadique et peu fréquente de l'arme chimique sur le champs de bataille. Le nombre de victimes de l'arme chimique est finalement peu élevé en comparaison au nombre total de victimes. Les statistiques disponibles permettent de comptabiliser les pertes et les décès liés aux attaques par le procédé de vagues gazeuses dérivantes, dans les armées françaises et britanniques ; ceux liés aux attaques par projectiles chimiques sont, en l'état, probablement inexploitables. Malgré l'importance des opérations par nuées dérivantes, le nombre de victimes reste quasiment insignifiant devant l'ampleur des pertes des opérations militaires conventionnelles.
La deuxième débute en juillet 1917 et s'achève avec le conflit. Elle se caractérise par l'utilisation de plus en plus intensive de l'arme chimique, essentiellement disséminée sous forme de tirs d'artillerie, par munitions chimiques. L'emploi intensif de l'arme chimique est responsable de plus de pertes au cours des onze derniers mois de guerre, que lors des trois années précédentes (70% des victimes). Cette augmentation considérable du nombre de perte est fréquemment attribuée à l'apparition de l'Ypérite ; cela semble inexacte (voire les pertes du CEA). Il semble que ce soit le développement massif des tirs de munitions chimiques qui en soit l'explication. Ainsi, moins d'un million d'obus chimiques furent tirés en 1915 par les armées allemandes ; ce chiffre resta stable en 1916 avec 848 000 munitions chimiques, pour atteindre un total de 32 millions de coups cumulés en 1917 et 1918, une augmentation de plus de 1600% ! L'augmentation des tirs chimiques chez les armées alliées suit la même évolution. On peut même dire que le nombre de munitions produites entre 1915 et 1917 reste complètement anecdotique.
6 100 000
8 880 000
Pertes françaises, analyse critique :
Les données les plus courantes font état de 130 000 gazés et 6 300 décès au sein de l'armée française, victimes de l'arme chimique. Nous pouvons dire d'emblée qu'elles sont inexactes et sous-évaluées, au regard des chiffres partiels que nous avons pu rassembler. Il est même probable que l'ordre de grandeur des pertes, tel qu'il est aujourd'hui exposé, ne soit pas exploitable. Il en est probablement de même pour les données concernant les autres belligérants...
Illustration de la disparité des pertes occasionnées par les gaz entre la période 1915-1917 et 1918
339e R.I., pourcentage annuel des blessures selon leur étiologie (selon le médecin-major Bachelet).
Pertes par vagues gazeuses de l'armée française, 1915-1917, selon nos travaux et les chiffres données par les centres médicaux légaux et l'IEEC
Quelques attaques par munitions chimiques
Ces chiffres du Ministère de la Guerre illustre parfaitement l'imprécision des données. L'ensemble des auteurs s'accorde sur un chiffre proche de 20 000 pour la période de 1915 à 1917, les chiffres du Ministère sur 66 000, soit plus de trois fois plus...
Pertes par gaz au sein du Groupe d'Armée de réserve 21 mars 1918 au 11 novembre 1918
Même remarque pour ces données, plus de 62 300 pertes dans un groupe d'armée sur 8 mois de campagne de l'année 1918. Les chiffres les plus répandus font état de 100 000 pertes pour tout l'armée française durant l'année 1918.
Au final, sur l'année 1918, les pertes par gaz occasionnèrent, selon les données que nous avons pu recueillir à ce jour, entre 20 et 25% des pertes totales des unités engagées.
Pertes du Corps Expéditionnaire Américain :
Ce dernier tableau nous dresse un portrait de la proportion des différents types d'intoxication sur l'année 1918. Très étonnamment, la proportion des Ypérités n'est pas aussi importante que prévue, moins de 40%. Les cas non déterminés regroupent essentiellement les cas mixtes, imputables à différents types de toxiques. Ainsi, l'Ypérite n'est pas seule responsable de l'augmentation considérable des cas d'intoxication au cour de l'année 1918, conclusion aujourd'hui reprise par de nombreux auteurs. Cette augmentation est en réalité à mettre sur le compte de l'utilisation intensive de l'arme chimique, tous toxiques confondus, dans des munitions plus efficaces.
Pertes Britanniques :
Les forces britanniques déplorèrent pendant le conflit, 186 000 gazés (morts et blessés) et 6 000 décès. Ainsi, l'arme chimique est responsable de 9% des blessés et de 0,7% des tués.
On ne sait que peu de choses sur le nombres de victimes de l'année 1915. La vague gazeuse du 19 décembre dans le secteur d'Ypres, fut responsable de plus de 700 intoxications et 105 décès. Ces chiffres sont en réalité certainement sous-évalués ; de nombreux rapports font état de cas tardifs, de difficile rémission chez les intoxiqués, de nombreuses admissions dans les formations sanitaires de cas mal évalués qui se révélèrent plus sérieux.
En 1916, les vagues gazeuses furent responsables de 1 300 intoxications et plus de 500 décès, les munitions chimiques firent près de 6700 intoxications et probablement autour de 500 décès. Mais, ce fut l'apparition de l'Ypérite et le développement massif des tirs d'artillerie chimique qui firent bondir les pertes, plus de 160 000 entrées dans les formations sanitaires dont 1860 vinrent à décéder, entre le 21 juillet 1917 et l'armistice. Dans les trois premières semaines d'utilisation de l'Ypérite, les armées britanniques déplorèrent plus de 14 000 victimes et près de 500 décès.
Pertes Allemandes :
Un rapport allemand émanant du Ministère de la Guerre allemand, fait état de 58 000 intoxiqués et de 1 800 décès pour la période du 1er janvier au 30 septembre 1918. Une traduction de ce rapport est présente dans les archives Anglaises ; ainsi, s'il n'a pas été utilisé pour évaluer les pertes allemandes par L.F. Haber, il pourrait aller en faveur d'une approximation correcte des pertes, ainsi présentées :
Mais il faut rester extrêmement prudent. Ainsi, O. Lepick rapporte dans son ouvrage La Grande Guerre chimique, que les statistiques allemandes établissent au nombre des pertes par nappes dérivantes tout au long du conflit, 4926 blessés et 448 morts ainsi que leurs pertes lors des opérations allemandes par nuées 1700 blessés et 425 morts. Ainsi, par soustraction, il conviendrait de conclure que les attaques alliées par nappe dérivantes furent responsables de la mort de 23 soldats allemands...
L'efficacité de l'arme chimique :
Évaluer l'efficience de l'arme chimique dans le cadre des opérations militaires de la première Guerre mondiale reste une entreprise tout aussi délicate.
Les premières études disponibles sont issues de l'immédiat après-guerre, puis se poursuivent jusque dans les années 1960 par les travaux de l'U.S. Army Chemical Corps. Peu de ces travaux méritent de s'y attarder, en dehors de ces derniers.
Les Services Chimiques français procédèrent également à leur propre évaluation, qui fut réactualisée au fur et à mesure des années et des sources disponibles. Ces données sont a manier avec précautions, notamment au regard du peu de fiabilité des chiffres liés aux pertes. Cependant, nous allons nous y attarder, ne serait-ce que pour comprendre ce qui motiva l'effort considérable consenti par de nombreuses nations, pour poursuivre les études sur l'arme chimique, des années 1920 aux années 1990, qui amorcent alors le déclin, le désarmement et le désintérêt militaire pour ce type d'armes.
Le développement qui suit date des années 1950 et des Services chimiques français ainsi que du Service des Poudres. Les chiffres relatifs aux pertes semblent actualisés sur les travaux américains disponibles à cette époque ; ils semblent de prime abord, biaisés et surévalués sachant que le total des pertes retenues est ici de 1.297.000. Mais au regard des éléments que nous avons pu apporter sur la sous-estimation des chiffres des données les plus récentes, ce montant ne semble pas complètement surréaliste.
En revanche, les chiffres utilisés sur les tonnages d'agent agressifs et les quantités de munitions sont particulièrement pertinents ; ils rejoignent toutes les évaluations que nous avons pu faire à ce jour.
Données sur l'évaluation de l'efficacité de l'arme chimique, France, Service des Poudres-1951, extraits.
"Ainsi, l'ensemble des nations belligérantes de ce Premier conflit mondial ont utilisées environ 125.000 tonnes d'agressifs de combat, provoquant 1.297.000 victimes (sic), soit en moyenne, une perte pour 96kg de toxique mis en oeuvre. En détails :
Les irritants sternutatoires, utilisés à raison de 6.500 tonnes ont provoqués environ 20.000 pertes, soit une perte pour 325kg de produit (rappelons que ce n'est pas leur vocation première, ndlr).
Les suffocants, dont 100.500 tonnes furent employées, ont causés 877.000 pertes, une perte pour 115kg de produit (cette notion est certainement ici la plus contestable, ndlr).
L'Ypérite, dont l'emploi de 12.000 tonnes a provoquée 400.000 pertes, reste de loin la plus efficace. Un perte pour 30kg ou pour 22,5 obus chargés d'Ypérite (9 millions d'obus tirés).
En conclusion, on note que l'obus à Ypérite s'est montré deux fois plus efficace qu'un obus à gaz moyen et 5 fois plus efficace que l'obus à balles ou à explosifs.
En comparaison aux moyens conventionnels : 2.500.000 tonnes d'explosifs utilisées pour environ 10 millions de pertes, soit une perte pour 250kg d'explosif. Et un total de 50 milliards de balles de fusil et mitrailleuses pour 10 millions de pertes, soit une perte pour 5.000 balles".
Données et statistiques des pertes du Premier conflit mondial - Service des Poudres, 1951.
L'analyse faite par l'U.S. Army Chemical Corps Historical Office des différentes opérations menées par le corps expéditionnaire américain est tout aussi intéressante. Dans le cadre d'offensives limitées, sur des objectifs bien définis, les statistiques américaines laissent systématiquement l'avantage aux munitions chimiques sur les conventionnelles, dans un ordre de 2 à 10 (les obus chimiques étant de 2 à 10 fois plus efficaces que les conventionnels). Selon les évaluations menées à posteriori, l'usage de l'arme chimique sous la forme essentiellement d'obus chimiques au phosgène ou à l'Ypérite, s'est révélé un atout considérable par rapport à l'usage de munitions conventionnelles, dans les conditions de combat de l'année 1918.
Conclusions :
Essayer d'appréhender l'efficacité de l'arme chimique au regard de quelques statistiques reste toutefois malaisé et ne permet pas, à mon sens, de cerner la réalité si hétérogène de l'ensemble de la guerre chimique. Il est plus pertinent d'essayer de conclure sur cet aspect en analysant point par point chaque type de vecteur utilisé pour la mise en oeuvre des agressifs.
Ainsi, la technique des vagues gazeuses dérivantes analysée sur le terrain des gains tactiques, reste très peu efficace et ne semble pas responsable d'un nombre élevé de pertes. La mise en place de ce type d'opération était extrêmement lourde pour des résultats inconstants. La véritable efficacité de ce type d'opération est plutôt a rechercher du côté de la réduction des capacités combatives de l'ennemi et de son aspect psychologique.
L'artillerie chimique est un cas complètement différent ; après de nombreux tâtonnements qui devaient s'étendre de 1915 au milieu de 1917, de nombreuses innovations techniques et tactiques permirent de réaliser des progrès notables. A partir de 1918, l'utilisation de munitions toxiques augmente considérablement chez tous les belligérants.
Alors que les opérations chimiques les plus ambitieuses de l'année 1915 comptaient jusque 20 à 25000 obus chimiques, il était courant de compter le nombre de coups chimiques au delà de 100.000 en 1918. Les résultats militaires obtenus sont difficiles à quantifier, mais ils furent très notables et même décisifs à de nombreuses occasions. Finalement, l'objectif initial recherché au début du conflit avec les balbutiement de la guerre des gaz, fut finalement atteint à partir de 1918. Il était désormais possible de déloger un adversaire de position retranchées jugées inexpugnable jusque là, avec le recourt d'une quantité importante de munitions chargées de toxiques et d'une tactique d'utilisation adéquate.
Les dernières prévisions de 1918 devaient porter l'ensemble des munitions chimiques à 28% de la production totale des munitions d'artillerie en France, et jusqu'au chiffre incroyable de 50% des munitions d'artillerie pour les armées allemande.
Incontestablement, si la guerre avait encore continuée au delà de novembre 1918, la campagne de 1919 aurait été surtout une guerre chimique.
A l'issue du conflit, les espoirs initialement portés dans les armes chimiques devaient finalement réapparaître, malgré toutes les déconvenues accumulées depuis ses origines. Plus que jamais, l'avenir était dans l'artillerie chimique et dans ses capacités militaires.
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