Ci-contre : masque P2 et lunettes Meyrowitch portés par un fantassin, vêtu d'une "peau de bête", en forêt de Paroy.
20 juin 1915, bois de La Grurie en Argonne. Un véritable déluge d’obus de 150mm s’abat sur les fantassins français, entre la première et la deuxième ligne. L’éclatement de ces obus leur paraît d’abord inhabituel, de par la faible détonation qu’ils produisent. Autre fait singulier, un panache de fumée blanche s’échappe du point de chute. Les hommes appliquent immédiatement leur compresse distribuée depuis peu, mais elle ne leur apporte aucune protection. La zone infestée devient rapidement intenable ; elle le restera pendant plusieurs jours.
A partir de la fin du mois de mai 1915, les Allemands changent leur tactique d’utilisation de l’arme chimique. Ils abandonnent momentanément les attaques par vagues gazeuses pour développer des attaques par munitions chargées de nouvelles substances agressives. Successivement, de nouveaux toxiques apparaissent et chacun de ceux-ci perce la protection apportée par les appareils imbibés d’hyposulfite (bâillons et compresses).
Les substances lacrymogènes que l’Allemagne utilise massivement à partir de l’été 1915, ne sont pas arrêtées par les lunettes parcimonieusement distribuées auparavant. Bien plus inquiétant, le 18 juin 1915, les Allemands introduisent une nouvelle substance qui restera la plus dangereuse de l’année 1915 : la palite. Ce produit, chargé dans des obus de 170mm, est un lacrymogène énergique et un suffocant puissant (environ dix fois plus toxique que le chlore, juge-t’on alors). La palite n’est absolument pas arrêtée par les appareils imbibés de solution à l’hyposulfite.
A la fin du mois de juillet 1915, une nouvelle solution neutralisante est adoptée pour remplacer celle à l'hyposulfite. Appelée solution au ricin-ricinate, elle permet de neutraliser les nouvelles substances agressives utilisées par l'Allemagne depuis peu.
Le 5 juillet 1915, André Kling[1], expose la situation du front lors d’une réunion de la toute récente Commission de protection[2]. Il rapporte l’utilisation de nouvelles substances toxiques (bromure de benzyle et de xylyle, bromacétone, palite) et l’absence de protection des hommes qui, pris dans les vapeurs de ces nouveaux toxiques, suffoquent et sont entièrement aveuglés. Immédiatement, l’ensemble des membres de la Commission se penche sur la neutralisation de ces produits[3].
Vers le 20 juillet, grâce à l’initiative de monsieur Bonjean, chef du laboratoire d’hygiène publique, les chercheurs portent leurs efforts sur le pouvoir absorbant des corps gras. La solution est enfin trouvée le 26 juillet par Paul Lebeau : une solution mixte d’huile de ricin et de ricinate de soude, appelée solution au ricin-ricinate. Des essais sont menés l’après-midi même par Lebeau et son équipe[4] et aboutissent à la description du premier appareil respiratoire dit polyvalent, le tampon P. Une notice est rédigée le 28 juillet ; la fabrication doit débuter au plus vite.
En parallèle à ces recherches est également étudié un moyen de neutralisation de deux autres substances toxiques que la France souhaitait utiliser en riposte à l’Allemagne : le phosgène et l’acide cyanhydrique. Ces études étaient d’autant plus nécessaires que certains renseignements attestaient que les Allemands menaient également des essais pour les utiliser. A la fin du mois de juillet, ces travaux ne sont pas suffisamment avancés pour proposer une solution ; un bon mois serait encore nécessaire. Un problème de taille se posait donc : comment mettre en fabrication un nouvel appareil imbibé de la nouvelle solution au ricin-ricinate, neutralisant les lacrymogènes, le produire en urgence à plusieurs millions d’exemplaires pour le réformer d’ici un mois, dès que l’on aurait mis au point un procédé de protection contre le phosgène et l’acide cyanhydrique. La solution résidait en un appareil modifiable par l’ajout de compresses supplémentaires, le tampon P2.
[1] Directeur du Laboratoire municipal de Paris, chargé des enquêtes sur les gaz asphyxiants au front.
[2] Dépendant de l’Inspection des Etudes et Expériences Chimiques, organe d’étude des services chimiques français.
[3] Notons que l’Allemagne utilisait depuis mars 1915, une substance chargée en obus, le bromure de xylyle. L’usage de ces obus s’intensifia progressivement et ils furent utilisés à chaque attaque par vague sur le saillant d’Ypres, en avril et mai 1915. De nombreux rapports font état de l’usage de ces obus, mais avant que les recherches au front soient organisée, personne n’était en mesure de statuer sur leur contenu et sur leurs effets réels. De fait, aucune mesure protectrice n’est réellement mise en place contre les substances lacrymogènes avant le mois de juillet 1915.
[4] Pour étudier la valeur de la protection d’un appareil, Lebeau et son équipe n’hésitent pas à séjourner dans une pièce hermétique dans laquelle on introduit une quantité définie de substance toxique. Munis de leurs appareils expérimentaux, ils tentent alors d’y rester le plus longtemps possible…
Pour que chaque armée puisse être dotée dans les plus brefs délais, de nouveaux appareils imprégnés de la solution dite polyvalente, la fabrication des tampons et leur imprégnation est confiée au Service de Santé.
La multiplication des attaques chimiques par munitions toxiques, durant le mois de juillet 1915, impose la distribution au plus vite d’appareils de protection imbibés de solution au ricin-ricinate. Pour prendre le temps nécessaire à la production du tampon définit le 28 juillet, on choisit de confier, dans l’urgence, la fabrication et l’imprégnation des premiers appareils polyvalents, au Service de Santé de chaque armée. Le 3 août 1915, une notice provisoire est envoyée aux armées, décrivant les nouveaux appareils devant remplacer les compresses, le tampon P.
Ce nouveau tampon est constitué de compresses de mousseline non apprêtée ou de tarlatane, pliées sur plusieurs épaisseurs et contenues dans une enveloppe de gaze, mesurant environ 10 cm sur 20. A titre provisoire, les compresses existant dans les réserves des armées, non encore distribuées aux hommes, seront désormais imprégnées de solution au ricin-ricinate. Pour que l’appareil épouse le plus exactement possible la forme du nez, un fil de fer souple sera introduit dans la partie supérieure du tampon et permettra de la modeler suivant la conformation particulière de chaque homme. Le 22 août, des ateliers spécifiques, ayant pour rôle de confectionner, de réparer et de régénérer les appareils protecteurs, sont créés dans chacune des formations sanitaires.
Fin août 1915, le nouveau tampon polyvalent, appelé P2, commence à être distribué aux armées.
Il est constitué d'une enveloppe rectangulaire, dans laquelle on glisse les compresses neutralisantes.
Dès le 18 août 1915, il contient une première compresse imprégnée de la solution au ricin-ricinate, appelée C1.
La compresse numéro 2, ou C2, imprégnée de phosgiane (protection contre le phosgène), ne commence à être distribuée qu'à partir du 6 octobre 1915.
Enfin, la compresse numéro 3 ou C3, au vinciane (protection contre la Vincennite) n'est distribuée qu'à partir du 22 septembre 1915.
Le 24 août 1915, une nouvelle notice est envoyée aux armées. Elle décrit en détail le nouveau tampon, fabriqué par l’intérieur, et doit permettre aux armées de réaliser sa fabrication, plutôt que celle des tampons P décrits dans la notice du 3 août. Le tampon P2 est constitué d’une sorte de portefeuille rectangulaire, l’enveloppe. Elle comporte sur l’un de ses côtés, une ouverture fermée par un rabat, qui permettra d’introduire les nouvelles compresses. Trois lames de fer sont cousues à l’intérieur de l’une des parois. Elles doivent permettre de modeler le tampon suivant la configuration du visage et de créer un espace devant les voies respiratoires. Les attaches de l’appareil sont constituées de deux bandes de tissu souple. A l’intérieur de l’enveloppe, on place les compresses de gaze, dont un seul type existe alors, celui imbibé de la solution de ricin-ricinate. Au début du mois d’août, la fabrication du tampon P2 commence. A la fin du mois, les 10 000 premiers P2 sont livrés à la IIIe armée. Un peu plus tard, la production dépassera les 30 000 unités journalières, mais il ne s’agit toujours que de tampons à une compresse, ne protégeant pas contre le phosgène et les dérivés cyanés.
Au cours du mois d’août, deux solutions neutralisant ces substances ont pourtant été proposées.
L’acétate basique de nickel[1] d’abord, baptisée Vinciane et neutralisant les dérivés de l’acide cyanhydrique. Malheureusement, on rencontra de sérieuses difficultés pour sa production industrielle et les premières compresses imbibées de ce produit ne sortent de l’usine où elles sont produites que le 22 septembre. Elles portent alors le nom de compresse C3 et sont de couleur verte.
Puis, le sulfanilate de soude[2], appelé Phosgiane, est adopté pour arrêter le phosgène. Seulement, on s’aperçoit dès le 23 août que cette substance ne neutralise que de très faibles concentrations de ce gaz. Aucune autre solution n’étant alors envisageable, on finira par distribuer les compresses imbibées de Phosgiane à compter du 6 octobre 1915. Ces compresses, de couleur rose, seront baptisées compresse C2.
Le premier type de compresses pour tampon P2, imbibées de ricin-ricinate portent le nom de compresse C1.
La protection qu’apporte le tampon P2 semble alors excellente. Avec plus de 6 mois d’avance sur tous les autres belligérants, amis ou ennemis, il est le premier appareil polyvalent distribué. La protection dans des concentrations de chlore de l’ordre de 1,6 grammes par mètres cube, pouvait atteindre plus de deux heures. Or, on admet à ce moment que cette concentration ne pouvait être atteinte qu’exceptionnellement dans les attaques par vague gazeuses dérivantes ; c’était malheureusement faux… En réalité, l’optimisme des membres de la Commission serait rapidement tempéré par l’utilisation du tampon P2 dans les conditions réelles au front ; nous y reviendrons.
La production de tampons P2 par l’E.C.M.C.G.[3] sera d’environ 4 500 000 exemplaires, entre le début du mois d’août et la fin du mois d’octobre. Certaines armées en produiront aussi pour leur compte un nombre indéterminé. Le 18 janvier 1916, tous les tampons non imprégnés seront retournés à l’E.C.M.C.G. et les autres, non distribués, finiront selon une note officielle, comme vieux chiffons. Enfin, le 25 février 1916, tous ceux encore en dotation seront supprimés pour être remplacés par des masques TN.
[1] Eudié par Plantefol au laboratoire du professeur Simon, en collaboration avec le professeur Lebeau.
[2] Procédé proposé par les Anglais, étudié par les docteurs Flandin et Banzet, de la faculté de médecine de Paris.
[3] Etablissement Central du Matériel Chimique de Guerre.
Courant juin 1915, la production de cagoules débute à nouveau. Début juillet 1915, on décide de stocker les 100 000 exemplaires produits, pour les imprégner d’une solution polyvalente, qui n’est pas encore mis au point. Malheureusement, le problème de l’imprégnation polyvalente des cagoules ne sera jamais résolu. On du ainsi se résigner à ne les imprégner que de la solution au ricin-ricinate (le mélange des trois solutions les rendant inefficaces, et la superposition de trois couches de tissu imprégné rendant la respiration au travers impossible). Les cagoules ne protègeront jamais du phosgène et des dérivés cyanés.
Dès le début du mois d’août, l’E.C.M.C.G. produit donc des cagoules ricinés. Leur coupe est différente de celles apparues au mois de mai 1915. Elles sont taillées dans un tissu léger et fin, autant que possible de teinte neutre (verts, gris, bleu ou kaki). Le volume intérieur est réduit au maximum pour éviter l’accumulation de dioxyde de carbone à l’intérieur. Pour réduire le risque de détérioration de la plaque transparente de vision, on lui substitue deux fenêtres, rendant le dispositif plus résistant. Ces cagoules sont livrés à partir du mois de septembre 1915. Elles sont protégées par un sachet S2. La production totale attendra 830 000 exemplaires. Seulement, leur confection était si peu soignée et l’étoffe dans laquelle elles étaient taillées était parfois si mal choisie, qu’elles ne protégeaient que contre de très faibles concentrations de toxiques. Aussi, dans de nombreuses armées, on organisa la production de modèles spécifiques plus performant ( à titre d’exemples : cagoules de la Xe armés, 250 000 exemplaires. Cagoules Launoy-Vaudremer (quantité inconnue). Demi cagoules du 1er C.A.C. et de la IVe armée, plus de 400 000 exemplaires. Cagoules Labesse à la VIIe armée. Cagoules en gaze du 16e C.A. réalisée à Nancy…). Nous ne pouvons dans le cadre de cette étude nous attarder sur ces modèles spécifiques, mais retenons qu’à partir du mois de novembre 1915, seul certains modèles fabriqués aux armées resteront en dotation dans la zone du front, les autres étant simplement interdits. Finalement, le 12 janvier 1916, toutes les cagoules existantes dans l’armée française seront réformées.
Ce masque, encore appelé demi cagoule, portait à l’époque le nom de masque colonial ou masque Dehoey-Leclercq. En juillet 1915, le médecin aide-major Leclercq et le commandant du Génie Dehoey, cherchèrent à mettre au point un masque complet, s’appliquant rapidement sur le visage. Ils imaginèrent donc une demi cagoule, constituée d’un tissu étanche caoutchouté, qui recouvrait uniquement le visage et l’arrière de la tête. L’étanchéité était assurée par un lacet coulissant sur le bord de l’appareil. La vision se faisait au travers de deux plaques transparentes cousues et la filtration était réalisée par une serviette en tissu éponge, fixée devant les voies respiratoires. Une petite série est fabriquée et distribuée au mois d’août, imprégnée de la solution au ricin-ricinate. L’expérience donnant pleinement satisfaction, 50 000 unités sont à nouveau commandées dès le début du mois de septembre, et livrées au 1er C.A.C.. Le masque Dehoey-Leclercq plut rapidement à la IVe armées, dont le 1er C.A.C. faisait partie. Elle commande ainsi, vraisemblablement au cours du mois de septembre, 250 000 appareils à un confectionneur privé, qui seront livrés à compter du mois d’octobre. De nombreux fabricants privés proposèrent également ce genre de demi cagoule avec tampon en tissu éponge. Au cours du mois de novembre 1915, la Commission de protection souhaita interdire ce genre d’appareils. Seulement, les armées qui avaient adoptées leurs propres appareils ne semblaient pas vouloir l’entendre ainsi et de nombreuses concessions seront faites pour continuer à autoriser ce genre de maques qui pouvaient parfois se montrer complètement inefficaces. Le 25 novembre 1915, sur l’insistance du général de Langle de Cary, commandant la IVe armée, et du G.Q.G., la Commission procède à un nouvel essai des masques du 1er C.A.C. et de la IVe armée. Six premiers expérimentateurs entrent dans une chambre remplie de chlore à concentration moyenne, munis de masques du 1er C.A.C.. Quatre sortent au bout de 3 minutes, fortement incommodés. Puis six autres candidats entrent à leur tour avec le masque de la IVe armée ajusté au visage. Cette fois ci, pas un seul ne pourra y rester plus d’une minute. Ces résultats catastrophiques sont consignés sur procès verbal et transmis au G.Q.G.. Et pourtant, en dépit de toute logique, ces masques vont rester en service, et pire encore, 80 000 de ceux-ci vont encore être distribués au 2e Corps de Cavalerie de la IVe armée[1]…
[1] La IVe armée avait d’ailleurs été victime (avec la Ve armée) de plusieurs attaques par vagues gazeuses, les 20 et 21 octobre 1915, près de Reims. Elle dénombrera 3500 évacuations pour intoxication et 180 décès parmi lesquels 120 ou 130 des victimes portaient le masque de la IVe armée ou d’autres appareils du commerce. Par ailleurs, la majorité des pertes lors de ces attaques, seront attribuées, soit à la défectuosité des masques, soit à leur mauvaise utilisation, soit à l’absence de masque.
Depuis le début du mois de juin 1915, la Section Technique du Génie commence à produire des modèles de lunettes spécifiques à la protection contre les gaz lacrymogènes (le modèle caoutchouc). Après les attaques allemandes au bromure de benzyle, à la fin du mois de juin, il devient urgent de distribuer rapidement un nombre considérable de paires de lunettes. Toute la production du mois de juin est envoyée aux armées : 140 000 paires au 1er juillet. La STG laisse alors la place à l’E.C.M.C.G. qui lance une production massive, imposée par d’important succès obtenus par l’Allemagne en Argonne, suite à l’utilisation d’obus K toxiques et lacrymogènes.
On réalise alors des modèles en toile rendue étanche par divers artifices, des modèles en tissu caoutchouté et des modèles en cuir. Les oculaires sont simplement cousus sur le loup ainsi formé. Certains exemplaires possèdent une lame de verre enchâssée dans un logement tronconique en tôle. La fixation au visage est assurée, dans le meilleur des cas, par une sangle élastique, mais quand ce tissu fait défaut, par un simple lacet que l’on noue derrière la tête. A la fin du mois de juillet 1915, 600 000 exemplaires auront été expédiés. C’est une production record, certes, mais malheureusement, leur qualité est si médiocre qu’elles ne protègent pas contre les substances lacrymogènes…
Gabriel Bertrand, pharmacien et membre de la Commission, propose donc une modification qui doit permettre de transformer toutes les lunettes existantes en les rendant enfin étanches. La description de cette modification est envoyée le 3 août 1915. Les lunettes sont cousues sur une pièce de tissu souple et épais, mesurant environ 20 cm sur 11, percée de deux orifices circulaires pour la vision. Ce molleton est imprégné d’une solution de ricin-ricinate. A la partie inférieure de l’étoffe est fixé un fil de fer de 15 cm de longueur. Il est destiné à être modelé sur le visage et doit permettre une obturation presque parfaite à la forme du nez et des joues. Toutes les lunettes en stock à la Direction du Matériel Chimique de Guerre seront modifiées ainsi ou réformées. En définitive, seul trois types semblent avoir subi la modification : le type caoutchouc, le type bleu et le type beige, soit 312 850 paires de lunettes, à raison de 30 000 par jours. De leur côté, les armées procèderont à la même modification avec tous les types qu’elles possèdent.
Le 14 août, des lunettes proposées par la maison Meyrowitz, dites pneumatiques, sont adoptées. Elles sont constituées par des viseurs en verre, sertis dans des montures en tôle et garnis à la base d’un large bourrelet de caoutchouc assurant l’étanchéité. L’écartement entre les deux yeux se règle par l’ajustement d’un simple fil de fer.
Durant le mois de septembre, les plaques de vision en gélatine sont remplacées sur certains modèles par des lames en verre aux bords polis. C’est également courant septembre 1915 que sont adoptés les deux derniers modèles de protection des yeux, enfin efficaces.
Au début du mois est proposé un loup en tissu étanche doublé de molleton, avec des oculaires en acétylcellulose enchâssés dans des œillères en tôle. Puis, au milieu du mois, un loup en caoutchouc proposé par l’établissement Meyrowitz est adopté à son tour. Il est doublé de molleton et les oculaires sont enchâssés dans des œillères saillantes de caoutchouc, permettant de les changer facilement. Les lames transparentes seront d’abord en acétylcellulose, puis seront rapidement remplacées par des plaques de verre aux bords meulés. La fixation se fait grâce à deux lacets ; un élastique assure également un bon ajustement du molleton sur le visage. Une lame d’acier permet, comme dans tous les autres modèles fabriqués depuis août, de modeler les lunettes sur le nez et les joues. Progressivement, ce dernier modèle devait remplacer tous les autres. Certaines armées recevront cependant des lunettes à molleton Bertrand, encore appelées lunettes ricinées, jusqu’au milieu de l’année 1916, date à laquelle les stocks seront enfin épuisés.
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