Dès 1914, les Allemands munirent leurs pionniers d’appareils respiratoires à circuit fermé. L’appareil Draeger Tubben modèle 1914 était destiné à être utilisé dans les attaques contre les forts, puis il sera distribué aux unités pratiquant la guerre des mines (pour protéger les hommes devant pénétrer dans des atmosphères chargées de monoxyde de carbone). Au début de la Guerre chimique, ces appareils seront utilisés avec d'autres pour protéger les régiments de pionniers chargés de l’ouverture des cylindres de chlore, lors des attaques par vague. Contrairement aux Français, les Allemands ne développeront pas d’appareils respiratoires spécifiques pour la protection dans des atmosphères très concentrées, destinés à équiper les équipes chargées de l’émission des vagues (comme les appareils Tissot). Ils préféreront développer et diversifier leurs appareils Draeger.
Fonctionnement : L'oxygène, comprimé dans une bouteille, pénètre dans le sac respiratoire. Quand le sujet inspire, l'oxygène passe par la cartouche et va dans les poumons. A l'expiration, le dioxyde de carbone et la vapeur d'eau sont absorbés par la cartouche.
Le poids total de l'appareil est de 4,5 kg.
Son autonomie au repos est de 45 minutes, 20 minutes au travail.
La répartition par compagnie en appareils Draeger est la suivante (traduction d'un document allemand par les Services Chimiques français en 1917) :
Compagnie d'infanterie : 3 appareils
Compagnie de pionniers : 25 appareils
Compagnie de mitrailleurs : 6 appareils
Compagnie de Minen : 6 appareils
Compagnie sanitaire : 20 appareils.
Pour augmenter la durée de protection du Tubben modèle 1914 (45 minutes en moyenne), les allemands adoptèrent un nouvel appareil, le HSS ou Heeres – Sauerstoff – Schutzgerät. Il avait une autonomie plus longue (avoisinant les 3 heures au repos et près d'une heure au travail), et avait la particularité de posséder une bouteille d’oxygène et une cartouche de soude plus volumineuse. Pour améliorer le confort, l'air inspiré aboutissait dans le sac respiratoire en passant dans une boîte à clapet, au lieu de traverser la cartouche de soude. Cet appareil était directement copié sur les appareils Draeger des mines, dont la conception était antérieure à 1910. Il se portait sur le dos ou sur le côté, et possédait un pointeau de détente et un manomètre ; pour faire arriver l’oxygène dans le sac, il suffisait d’appuyer sur un bouton. Son embouchure était plus volumineuse, et le tuyau y débouchait en formant un coude de 90°.
Cet appareil est connu des services chimiques français depuis novembre 1916 ; il fut également retrouvé à bord de plusieurs Zeppelins. A noter qu’en 1918, l’ECMCG tentera de fabriquer une copie de cet appareil, le jugeant très performant.
Cet appareil est décrit par les Services Chimiques français à partir du 31 mai 1918. Il est possible que son apparition soit bien antérieure à cette date ; nous l'ignorons aujourd'hui.
L'appareil utilise la bouteille à oxygène de 400 cm3 (du modèle 1914). Il est muni de soupapes, disposées de telle sorte que le sujet inspire directement dans le sac respiratoire et expire à travers la cartouche de potasse. Le montage et le démontage de la cartouche de potasse se font simplement, sans écrou et sans l'intermédiaire d'une clef, par simple action d'une vis de pression à large volant. La fixation des tubulures sur le sac se fait de la même façon et permet le démontage et le remplacement du sac. Ce dernier se trouve placé non au dessous, mais en arrière.
En 1918 apparaît également un nouveau type d'embouchure qui permet d'utiliser indifféremment le masque ou l'embout buccal.
Ci-dessus : embouchure classique.
Plusieurs autres types d’appareils seront utilisés. L’Auxiliator ou modèle 1916, le Pneumatogène qui fonctionnait avec une cartouche d’oxylithe et sur lequel on pouvait adopter un masque ordinaire à la place de l’embouchure, le Magirus 1916. Avant l’apparition puis la généralisation des appareils inhalateurs à oxygène dans les postes de secours, les appareils respiratoires serviront fréquemment à faire inhaler de l’oxygène aux victimes gazées.
Auxiliator modèle 1916 :
Poids : 5,5kg. Durée de la bouteille : 1 heure 15 min. Cet appareil possède une cartouche filtrante comme dans le Draeger, et un sac respiratoire. Il se porte sur le côté. Nous ne disposons pas d'autres informations.
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