Les projecteurs
Accueil Remonter Les vagues Artillerie Les projecteurs

 

 

Le projecteur LIVENS.  

 

 

 

Lors du torpillage du Lusitania par un sous marin allemand le 8 mai 1915 au large des côtes Irlandaises, l’ingénieur Anglais Livens avait perdu un parent et s’était juré de le venger. Il chercha le moyen le plus simple et le plus efficace permettant d’envoyer à distance une charge massive de toxique.

 

Son mortier comprend un simple tube d’acier, de 21,5cm de diamètre intérieur et 5 mm d’épaisseur, fermé et arrondi à son extrémité antérieure. Le tube existe en plusieurs longueurs (0,71 ; 0,84 ; 0,95 ; 1,26 mètres), selon la portée souhaitée. Il repose sur une simple plaque d’appui qui permet de limiter le recul et qui limite l’enfoncement dans le sol de l’engin. Chaque tube ne lance qu’une seule bombe ; on les dispose par batteries de plusieurs (souvent 25) et la mise à feu se fait par un déclencheur électrique.

 

La bombe d’acier se présente sous la forme d’un cylindre aux extrémités arrondies. Vide, elle pèse 15,5 kg et contient 11 litre de toxique.

L’angle de tir est constant (45°), donné en plaçant le tube dans une tranchée triangulaire.

 

Le projecteur Livens  permettait d’obtenir une surprise totale ; il permettait de créer, en un point précis des lignes ennemies, un nuage toxique très concentré, grâce à l’utilisation simultanée de plusieurs centaines de tubes. Cette concentration pouvait rendre l’utilisation du masque presque inutile, car il se trouvait rapidement saturé.

 

Plan : 

Les attaques françaises par Projecteur

Les attaques allemandes par Projecteur

 

Les attaques françaises par Projecteur

 

Dès l’automne 1917, le gouvernement britannique mit à la disposition des forces françaises 1000 projecteurs.

Le bataillon Z du commandant Girondin effectua deux attaques successives par projecteur, sur le front de l’Aisne, à l’aide de 500 bombes de phosgène dans les deux cas. L’essai fut tellement concluant que le 1er groupe Z abandonna les nuées dérivantes pour se consacrer entièrement aux attaques par projecteur. Le rapport du commandant Girondin précise : « L’effet a été surprenant, effrayant suivant l’expression d’un Chef de Bataillon français qui est arrivé avec notre attaque pour occuper le terrain. Il n’y a pas eu de lutte sur le terrain balayé par les gaz » (voir Historique de la Cie du Génie 31-1). La réalisation d’un mortier français, semblable au mortier anglais, fut décidée. Il était opérationnel au début de 1918.

 

Le tableau suivant résume les principales attaques par projecteur réalisées par les 1er et 2e groupe Z en 1917-1918.

 

 

 

Date

Lieu

Chargement

 

 

23/10/1917

Mont des Singes

Phosgène, 500 bombes

1er GZ, 31/1

 

23/10/1917

Ferme de Royère

Phosgène

1er GZ,32/2

 

24/11/1917

Sud-ouest de Juvincourt

 

 

 

08/02/1918

Ferme du Chamois

 

34/2

 

20/02/1918

Mont sans Nom, Auberive

 

31/1 et 31/2

 

05/03/1918

Bois le Prêtre

 

34/1

 

19/03/1918

Mont Cornillet et Mont Haut

 

31/1

 

20/03/1918

 

 

 

 

28/03/1918

Massiges

 

31/2

 

/03/1918

Bois Brûlé

 

34/1

 

03/04/1918

Foret de Parroy,bois du Chêne

 

33/2

 

07/04/1918

Brimont

 

Cie 32/2

 

11/04/1918

Secteur de Souain

 

31e Bat, 31/2

 

16/04/1918

Juvincourt

 

(1er GZ, 32/2)

 

05/05/1918

Le Téton

 

31e Bat, 31/2

 

13/05/1918

Mont sans Nom

 

31/1

 

03/08/1918

Ravin du bois Saint-Ribert

 

(1er GZ, 32/2)

 

08/09/1918

La Pompelle

 

31e Bat, 31/2

 

14/09/1918

Les Marquises, Wez

 

32e Bat, 32/2

 

 

 

Ci-dessus : Projectile Livens, restant sur le terrain au Mont des singes. Voir : Compagnie 31-1

 

 

 

 

Les attaques allemandes par Projecteur

 

Devant l’efficacité redoutable des projecteurs, les ingénieurs allemands s’empressèrent de copier le projecteur anglais.

Ils tiraient déjà, depuis janvier 1917, une bombe de 18 cm remplie de phosgène, à l’aide de leur mortier lisse en bronze modèle1915.

A l’aide de projectiles intactes, les ingénieurs allemands déterminèrent le mode de propulsion des bombes Livens. Ils baptisèrent leur mortier gaswerfer 17 ; il était plus lourd et donc plus difficile à installer et à déplacer. En revanche, il était beaucoup plus précis. De finition bien plus soignée que les modèle anglais, il possédait également un bouchon fileté à son extrémité inférieure permettant de retirer une bombe du tube, en cas d’échec de la mise à feu. En réalité, il avait était conçu comme une pièce classique d’artillerie de tranchée.

Les gaswerfer étaient enterrés par plusieurs centaines, par batteries de 20 à 25. La première attaque à l’aide de ce procédé eut lieu sur le front italien et contribua à la victoire austro-allemande de Caporetto. Les gaswerfer furent ensuite utilisés sur le front occidental dans la nuit du 5 au 6 décembre 1917, vers minuit, à Réchicourt, au nord de l’étang de Paroy, dans le secteur de la 56e D.I.. Les français avaient été prévenus de l’imminence du tir par des prisonniers, mais malgré cela, une centaine d’hommes devaient périr asphyxiés par un mélange de phosgène et de chloropicrine.

En août 1918, les allemands mettent en service dans les Vosges, le gaswerfer 18. Développé au cours du début de l’année 1918, il comporte un tube rayé de 15.8 cm, permettant d’augmenter la portée à 3,4 km (700 à 800 mètres pour le précédant) et améliorant la précision. L’engin peut tirer un projectile explosif, ou un projectile chimique chargé de 6,5 kg de phosgène, imprégné sur des fragments de pierre ponce.

 

 

 

 

 

Ci dessus : batterie de projectors allemands ; les pionniers préparent le dispositif de mise à feu électrique.

Bombe de 180 mm chargée en toxique. Munition de gaswerfer 18 de 158 mm.
 

Avis de Droit d'auteur : Toutes les photos et les matériels de site Web sont le Copyright 2003 exclusif de l’auteur  ou appartenant aux déposants respectifs avec leur autorisation et ne peuvent pas être reproduits, stockés dans un système de récupération, ou transmis entièrement ou partiellement, par n'importe quels moyens, électroniques ou mécaniques, la photocopie, l'enregistrement, ou autrement, sans la permission écrite antérieure de l'auteur.