Le 7 mai, une note de service prescrit de modifier les abris, qui
seront approfondis avec 1,75m de terre au dessus au lieu de 0,90.
La Cie est également employée à participer à la construction du
centre de résistance et à l'aménagement de la ferme Goret.
Le 20 juin, réception de 2345 bouteilles (94 tonnes de gaz) et de
caisses à fumigènes, qui sont montées en ligne jusqu'au 24 ; la Cie est
prête à opérer le 25.
Après trois jours d'alertes et d'annulation, la Cie est en place à
nouveau le 28 juin. L'émission est déclenchée à 19h00 et s'arrête à
20h45.
Au niveau du
secteur tenu par la 62e D.I., des patrouilles sont également envoyées au bout
d'1h30, à 22h00. Elles sont accueillis au niveau du réseau de fils de fer
allemand par des feux de mousqueterie de front et de flanc et sont contraintes
de se replier. A 23H45, un deuxième coup de main est tenté par le 308e R.I.
sur le bois carré n°1. Ils trouvent le terrain complètement bouleversé par
nos 58T, sans âme qui vive. La galerie souterraine qui servait à le faire
communiquer avec la tranchée ennemie est détruite à l'aide de
mélinite. La reconnaissance est écourtée en raison des
vapeurs de chlore restantes sur le terrain. 15 hommes de cette patrouille seront
intoxiqués.
Opération du 13 septembre 1916, secteur de la Route
d’Amiens à Roye et Andechy :
Le 20 juillet, la Cie prend note de l'ordre émanant du GAN. La Xe
armée devant faire de nouvelles émissions devant le saillant d'Andechy
vers le 30 juillet, la Cie doit préparer son émission en venant à
Erches et Saulchoy, en se limitant à la route d'Amiens à Roye.
La Cie s'installe donc à Erches et Saulchoy et reconnaît le secteur
dès le 22 juillet. 64 abris construits par la Cie 31/1 seront utilisés
et 25 nouveaux à douze bouteilles construits. Le front s'étend sur 2400
m. Le 29, 1044 bouteilles sont transportées à Erches dans la soirée ;
492 sont immédiatement montées en ligne. 40 tonnes de chlore seront
utilisés pour l'opération, soit un tonnage de 16 tonnes par km. C'est
relativement faible, mais il semble que l'objectif de la vague était
d'obtenir une concentration importante au cours des premières minutes
(cinq bouteilles ouvertes dans les trois premières minutes).
Lors du portage des bouteilles, un obus tombe au milieu d'un groupe de
travailleurs et tue un sapeur, en blessant quatre autres. Les nourrices
sont montées sur les bouteilles le 1er août. Une première alerte suivie
d'annulation à lieu le 13 août. Ils se succèdent jusqu'au 13 septembre.
Le 13 septembre, alerte à 17h55 ; les positions de combat sont
occupées à 20h30 ; le vent oscille entre 4 et 5m/s. La salve signal est tirée à 21h00 ; l'émission dure
1h40 minutes, avec départ des vagues selon le plan suivant :
21h00 : 3 bouteilles chlore seul, vague transparente pour surprendre
l'ennemi
21h03 : 2 bouteilles chlore opacite, pour obtenir débit maximum et une
concentration la plus élevée possible dans les premières minutes.
21h30 : 2 bouteilles chlore-opacite
22h00 : 2 bouteilles chlore-opacite
22h30 : 3 bouteilles chlore-opacite
La vitesse du vent durant l'opération a oscillée entre 4 et 5 m/s.
Tous les manipulateurs étaient munis d'appareils Tissot, mais dans les
anciens abris, l'exiguïté nécessitât le port du masque M2 pour
certaines aides. Sept sapeurs ont présenté des symptômes d'intoxication
pendant l'opération, dont deux graves, et on été évacués.
La réaction de l'ennemi a commencée à 21h10 par un feu de
mousqueterie, puis par un tir d'artillerie. Elle s'est rapidement
éteinte, avec reprise du tir d'artillerie sur les deuxième lignes toutes
les trois minutes. Aucun tir de mitrailleuses.
Le 25 septembre, le capitaine se rend à l'Ecole de Pharmacie de Paris
pour y suivre un cours spécial. La Cie se prépare, à partir de la fin
du mois de septembre, à l'émission d'une vague de phosgène. Un abri
type est construit à Saulchoy pour la mise en oeuvre du matériel de 50
kg.
Opération du 5 décembre 1916, secteur Fouquescourt Andéchy,
émission avec la 31/2 :
Le 30 septembre, reconnaissance du secteur d'émission par les
officiers et sous-officiers ; l'émission sera faite avec la Cie 31/2. Les abris de 1er ligne seront remis en état.
L'émission préparée par la Cie 31/3 dans le secteur de la 132e DI,
couvre un front limité au sud par le chemin Andechy-Guerbigny et au nord
par le point de la ligne située à 100m environ au sud de la route
Quesnoy-Parvilliers. Le front d'attaque couvert par les deux Cies débute
à l'ouest de Fouquescourt et court jusqu'au chemin Guerbigny-Andechy. 165
postes sur le secteur de la Cie sont prévus.
Les abris a construire sont du type normal à douze bouteilles, sous 2
m de terre vierge. Pour y ajouter 6 bouteilles de phosgène, une
modification à la partie droite extérieure est pratiquée permettant de
loger les 6 bouteilles dans une caisse en bois à la portée des
manipulateurs. Les sapeurs construisent des coffrages pour les bouteilles de 50kg de
phosgène. Ils sont envoyés en ligne le 9 octobre. A ce jour, la moitié
des postes à 18 bouteilles est terminée, 130 abris sont en voie
d'achèvement, les 31 abris de la gauche (devant Le Quesnoy) ne peuvent
être abordés pour l'instant, la tranchée étant inexistante. Le 10,
l'activité de l'artillerie de tranchée ennemie est très intense et
nécessite de suspendre les travaux des abris 121 à 165. Trois sapeurs
sont ensevelis au cours du bombardement et sont retirés indemnes, mais
manifestant un état de stupeur.
Le 13 débute le transport des bouteilles en ligne. Durant les jours
qui suivent, de nombreux abris sont détruits par le bombardement. Le 29
octobre, tous les abris (sauf ceux du type allemand) sont garnis de 12
bouteilles chlore-opacite et 3 de phosgène-opacite (qui restent en dehors
des abris, en raison de leur contenu fortement toxique en cas de fuites
dans les abris). Le portage sera
terminé le 7 novembre. La Cie est prête à opérer le 11 novembre. 1980
bouteilles de chlore opacite de 40 kg et 990 de phosgène opacite sont en
ligne, soit 106 tonnes de gaz.
Mais les conditions météorologiques vont rester défavorable. Sur
ordre du commandant du bataillon Girodin et du commandant du 30e CA, les
petites bouteilles de phosgène sont démontées, ainsi que leur tubulure,
pour être mises à l'abri dans les postes d'émission, dont les entrées
sont ensuite obstruées à l'aide de sacs de sable. Le bombardement des
jours suivant nécessite la réfection de nombreux postes d'émission,
journellement.
Le 27 novembre, les abris sont remis en état de fonctionnement et
dégagés, les bouteilles de phosgène mises en position. L'alerte est
annulée et tout le matériel est de nouveau mis sous protection. Par
ailleurs, il est noté que l'obscurité rend pratiquement impossible le
montage des nourrices sur les petites bouteilles.
Enfin, le 5 décembre, la Cie est à nouveau alertée à 4 heures. A
10h00, tout est en place et l'opération débute à 10h30. Cinq vagues
vont être successivement lancées.
10h30 : ouverture des 6 bouteilles de phosgène. la nappe est
absolument transparente et atteint les tranchées ennemies sans qu'aucune
réaction ne soit perceptible. La surprise est totale.
11h00 : ouverture d'une bouteille de chlore-opacite
11h01 : ouverture d'une bouteille de chlore-opacite
11h30 : ouverture de 4 bouteilles de chlore-opacite
12h30 : tir de l'artillerie et des mitrailleuses
12h50 : ouverture de 6 bouteille de chlore-opacite
L'émission prend fin à 13h45.
Le 366e, RI déplore 5 intoxications dont 3 légères ; le 363e RI
déplore 13 intoxiqués dont 12 légers. La Cie, six sapeurs intoxiqués
dont deux légèrement, un sapeur tué par obus.
Le 3 janvier 1917, la Cie prend ses cantonnements à Villers-Cotterets.
Puis le 16 janvier à Offémont et Tracy le Mont.
Le 18 janvier, reconnaissance du secteur par les officiers, le
lendemain en présence des sous officiers. Le 23, piquetage de 67 abris en
première ligne. Les anciens abris sont détruits et le matériel
récupéré. La construction des chassis débute le 27 janvier. Les
travaux se poursuivent jusqu'au 12 mars. Le 13, ils sont arrêtés et la
Cie fait mouvement le 16 sur Vieux Moulin. Le 2 avril, retour aux
carrières de Tracy Le Mont. A partir du 4 avril, récupération de
matériel dans les anciennes premières lignes allemandes.
Emission du 24 août 1917, secteur de Saint-Quentin,
saillant de Rocourt, saillant côte 116, avec Cie 32/2 et :
Le 11 juillet, la Cie quitte le cantonnement de Tracy-le-Mont pour
s'embarquer à Lamotte et débarquer à Flavy le Martel. Le 17, prise des
cantonnements à Urviller, Benay, Montescourt. Le 21, reconnaissance des
1er lignes pour piquetage. 630 bouteilles sont reçues et portées en
ligne le 17 août. 630 le 18. Le 19 août, portage de 630 bouteilles (180
BOC et 450 BC). 630 le 20 août (270 BC et 360 BC moyennes) ; commence
alors le montage des tubulures.
L'ordre d'alerte est reçu le 23 août à 18h40, mais contre ordre est
donné à 22h06. L'opération est reportée pour quelques heures. Le 24
août, à 1h30, l'artillerie déclenche un tir puissant et les bouteilles
sont ouvertes sur 10km de front.
Pendant la première phase de 30
minutes, 9 bouteilles chlore-phosgène sont ouvertes (dont 3 type moyen).
La deuxième phase se déroule de
2h20 à 2h40, avec l'ouverture de 6 bouteilles chlore-opacite.
La troisième
phase, de 3h10 à 3h30, débute par l'ouverture de 6 bouteilles
chlore-phosgène-opacite.
L'émission se termine à 3h30 ; 40 sapeurs sont
intoxiqués et évacués.
Le 3 septembre, la Cie fait mouvement par camions de Montescourt à
Trosly.
Le 4 septembre, reconnaissance par le sous lieutenant LeRoux d'un
secteur en vue d'une opération à effectuer (secteur du 11e Ca, 38eDI,
76e Brigade) dans la tranchée de la mèche. Le 6, le sous lieutenant se
rend sur place avec le sapeur Vallée, maçon. Un mur est construit au
niveau du labyrinthe du Panthéon ; il est achevé le 8. Le transport du
personnel et du matériel nécessaire à l'opération est réalisé par
camions automobile de la 6e armée, de La motte à la ferme Hameret. 42
bouteilles sont emmenées sur place. Le matériel est mis en place dans la
nuit. Le 9 septembre, l'opération à lieu de 9h00 à 9h45 sous le
commandement du général de la 76e brigade.
Le 16 septembre débute l'instruction sur les projecteurs.
Le 29 septembre, arrivée à Chassessy et Boves. Le 2 octobre, prise de
contact avec l'EM du 11e CA. Le 4, reconnaissance pour l'occupation de la
carrière du Panthéon. Le 7, début des travaux de renforcement d'un
abris d'attente à Jouy. 12 octobre, transport de 300 bombes.
29 octobre, installation à Laversine.
Opération du 24 novembre 1917, secteur de Ville aux Bois, avec la
Cie 32/2 et 31/2 :
Le
7 novembre, le capitaine commandant le 32e bataillon et les capitaines
commandant les Cie 32/1 et 32/2 vont reconnaître les nouveaux cantonnements
dans le secteur de Berry au Bac et du 5e CA où une opération est envisagée. Le
lendemain la Cie quitte Laversine pour Chaudardes où elle s'installe. Le
10, reconnaissance dans le secteur du Temple-Ville au Bois ;
l'opération est une émission dans le secteur de la 125e DI, qui sera
effectuée à l'aide de 500 bouteilles petit modèle, renforcée par un tir de
projecteur, à l'est et à l'ouest de la Miette (la Cie 32/2 mettra en oeuvre le
même nombre de bouteilles). Le 11,
piquetage et aménagement des postes. Le 13, transport aux abris d'attente
de 200 bouteilles et 300 le lendemain. Le 21, alerte et mise en place de
la Cie de 0h00 à 0h30 et contre-ordre à l'heure H. L'émission a
finalement lieu le 24 novembre à 2h30.
Le 24 décembre, la Cie fait mouvement de Flavy le Martel à Grand
Sérancourt en vue d'une opération par projecteurs. Le 1er janvier,
reconnaissances et piquetage le 3. Mais la Cie embarque finalement le 6
janvier et voyage en plusieurs étapes jusqu'à Saint Ménéhould, où
elle arrive le 10 janvier. Elle est immédiatement employées à divers
travaux en ligne. Elle quitte la région le 24 février pour Jonchery sur
Vesles.
Le 29 mars, elles reçoit 500 masques ARS.
Enfin, le 1er avril, elle passe du 1er au 21e Génie.