Durant l’entre-deux guerres, l’organisation du Service des gaz aux armées sera remaniée, de façon à lui donner plus d’autonomie vis-à-vis du Service de santé. Il ne s’en séparera cependant jamais, les personnels incontestablement les plus qualifiés restant dans ce domaine les médecins et surtout les pharmaciens. Ces derniers se voyaient spécifiquement attribué le problème de la détection et de l’identification des gaz de combat.
Dès le début des hostilités, le gouvernement français réaffirma son intention de respecter les engagements internationaux et le Protocole de Genève. Il n'utiliserait l'arme chimique qu'en cas de représailles.
En 1939, la France mobilisait. L’organisation générale des services Z n’était pas très différente de celle de la première guerre : l’I.E.E.C. se voyait complétée par différents organismes comme la Commission d’expérimentation du matériel Z et différents conseils scientifiques et techniques. Les centres médico-légaux étaient remplacés par les Inspections Z régionales mais gardaient les mêmes fonctions. On retrouvait des médecins Z et des pharmaciens Z à tous les échelons, de l’armée au régiment. La formation de ces cadres était réalisée avec soin. Le service de santé possédait des Sections d’hygiène de lavage et désinfection (S.H.L.D.) chargées de désinfecter le terrain en cas d’attaque par toxique, ce qui lui permettait de conserver son personnel purement médical en vue de ses tâches spécifiques, en cas d’attaque chimique. Le matériel de protection individuel avait été mis au point par les spécialistes les plus compétents dans ce domaine.
La Ligne Maginot, qui devait éviter le risque de percée du front en cas d’attaque brusquée, avait été pensée et construite du mieux que l’on pouvait. Elle était équipée, du plus gros de ses ouvrages jusqu’au plus petit bloc situé dans les intervalles, d’un système de filtration complexe la mettant à l’abri des attaques de gaz et de jets de liquides enflammés. Cependant, sur ce sujet, l’avis des commandants du Génie de plusieurs ouvrages n’était pas unanime après plusieurs exercices en temps de guerre. A l’ouvrage d’Anzeling, l’alerte contre les gaz était donnée par le commandant du Génie depuis un émetteur spécial. Chaque bloc recevait alors un message visuel et sonore auquel il devait accuser réception. Seulement, dans la pratique, cet accusé était rarement donné et compromettait la rapidité et la sûreté de l’alerte, tout simplement parce que l’appareillage de détection donnait lieu à de nombreuses alertes intempestives, si fréquentes que certains chefs de blocs débranchaient l’appareil sonore d’avertissement, le jugeant évidemment trop bruyant...
Puis, durant l’hiver 1939-1940, plusieurs coups de mains étant réalisés du côté des lignes allemandes, on trouva des bouteilles de gaz comprimé renfermant un mélange à base d’hydrogène arsénié. Il n’en fallut pas plus pour déclencher une véritable crise au sein des Services chimiques français, l’hydrogène arsénié étant un toxique redoutable, mais surtout très mal retenu par les appareils protecteurs alors en usage
L'hydrogène arsénié avait été activement étudié au Bouchet. Sa toxicité était en effet deux fois supérieure au phosgène, il se conservait en chargement liquide dans le corps d'obus et il résistait à l'explosion du projectile. Son utilisation comma agressif fugace était donc tout à fait envisageable.
Sa volatilité et son instabilité (il s’agit d’un gaz facilement inflammable) l’avaient fait écarter des produits d’agression dès le début des recherches en ce sens, et aucun moyen de protection n’avait alors été mis au point. Il semblait peu probable que le produit puisse être utilisé contre des troupes à l’air libre, mais dans la fortification, il pouvait avoir des effets dramatiques. L’inefficacité de la filtration existante nécessiterait, en cas d'attaque avec ce toxique, l’arrêt de la ventilation des blocs et devait conduire à l’arrêt des combats, et même à l’arrêt de la production d’énergie électrique par la centrale « diesel-électrique ».
Toute confusion avec une attaque aux gaz « normale » serait mortelle pour tout l’équipage de l’ouvrage. Une alerte spéciale sera donc créée, avec une codification très particulière pour éviter toute confusion. On chercha également à mettre au point un détecteur d’hydrogène arsénié. On le caractérisait selon la méthode dite de Denigès, améliorée par Labat et un de ses collaborateurs, Dufilho. Un papier réactif à l’iodure mercurique virait jusqu’au jaune-brun par formation du complexe AsH(HgI)2. On réalisa des appareils à détection continue, confectionnés à l’aide de bidons d’essence remplis d’eau, se vidant goutte à goutte et aspirant ainsi l’air extérieur, d’une manière continue, à travers des tubes contenant le papier réactif. Dans tous les ouvrages, un détecteur de ce genre sera installé devant chacune des entrées.
Affaire de l'hydrogène arsénié.
Courant septembre ou octobre 1939, l'officier Z du secteur confie au chef du service de sécurité que les Allemands disposent d'un gaz de combat nouveau, qui n'est "adsorbé" ni par les cartouches des masques ARS, ni par les boîtes filtrantes à grand débit des ouvrages : il s'agit de l'hydrogène arsénié, gaz toxique à odeur d'ail. D'après cet officier, les Allemands pourraient répandre massivement ce gaz, sur la ligne Siegfried, par de multiples points de déversement desservis par canalisations enterrées. Y aurait-il relation entre cette surprise et l'arrêt de l'avance en Sarre ? Cette question, que l'on se pose à ce moment, n'est pas dénuée de sens...
Pour parer au danger qu'une attaque par ce gaz ferait courir à l'ouvrage, l'officier Z du secteur donne des instructions pour la création d'une alerte "Protection spéciale", en attendant que les boîtes filtrantes aient été munies du produit neutralisant approprié (il s'agit bien d'une neutralisation chimique, et non d'une "adsorbtion").
Pour éviter toute confusion avec une attaque par gaz retenu par les boîtes filtrantes, l'alerte spéciale ne se transmet que par téléphone. (...)
L’IEEC ainsi que tous les laboratoires d’armée, cherchèrent également à neutraliser l’hydrogène arsénié au travers de la cartouche filtrante du masque. Il semblait impossible de mettre en fabrication une nouvelle cartouche filtrante, le temps de sa conception l’interdisant. La neutralisation chimique se réalisait par des solutions oxydantes, de permanganate de potassium notamment. On réalisa donc une bonnette en tissu spécial, remplie de déchets végétaux imprégnés de substance neutralisante. La bonnette se fixait sous la cartouche filtrante 35 M de l’ANP 31, grâce à une attache métallique et un cercle de caoutchouc. Elle assurait, entre autres, une meilleure filtration des arsines. Cette bonnette sera baptisée modèle 1939, date à laquelle elle avait été adoptée et rapidement mise en fabrication. Les premiers exemplaires seront mis à disposition du GQG le 15 février 1940. Elle sera massivement distribuée aux armées à partir du 15 mars ; 2 300 000 exemplaires auront été distribués jusqu'à la fin de la campagne.
Voir : La protection française
Les caisses filtrantes des ouvrages de la Ligne Maginot ne seront pas transformées, la manœuvre n’étant pas réalisable rapidement, et la neutralisation de l’hydrogène arsénié par les bonnettes ne semblant pas être complètement efficace. En cas d’attaque de la Ligne, la ventilation des ouvrages devait être coupée, et toutes les armes des blocs devaient faire feu pour enflammer le gaz à l’extérieur. Heureusement, il ne semble pas qu’une attaque par gaz ait été tentée durant la campagne de mai-juin 1940. Peut-être les Allemands se réservaient-ils l’usage de leur nouveau toxique en cas d’échec de leur percée ?
Par ailleurs, il fut découvert ultérieurement que les Allemands avaient développés une petite quantité d'un arséniure de magnésium et d'aluminium dénommé Aéroform, ou produit T.300. Répandu sur le sol humide, il dégageait de l'hydrogène arsénié et permettait de réaliser rapidement des concentrations mortelles d'hydrogène arsénié. Il semble que sa production ne put pas être développée faute de quantité suffisante d'arsenic.
Immanquablement, il était maintenant pratiquement certains pour l'Etat major français que l'Allemagne ne respecterait pas ses engagements et que les combats à venir allaient à nouveau être marqués par l'utilisation de gaz de combat.
Devant l’immobilité des combats depuis le début de la guerre, une tentative de percée semblait se dessiner au niveau du GQG français à partir du printemps 1940. On avait étudié l’intérêt que pourrait représenter l’utilisation des gaz de combat dans cette tentative. De nombreuses études météorologiques avaient été entreprises dès le début des hostilités pour savoir si les vents dominants des régions de la Ligne Maginot se prêtaient à une attaque brusquée par gaz de combat, aussi bien française qu’allemande.
Tous les rapports ainsi établis concluaient en ces termes « Les vents de nord-est et de l’est sont très rares sauf pendant les grands froid de l’hiver. La propagation des gaz à d’aussi grandes distances, à travers les nombreuses régions boisées, demande des conditions favorables exceptionnelles ». La réalisation d’une attaque par vague ne semblait donc pas être à craindre de la part des Allemands, mais ne semblait pas non plus réalisable par les Français. Par contre, les vents dominants avantageaient 8 fois sur 10 les Français, puisqu’ils soufflaient beaucoup plus souvent vers l’Allemagne qu’inversement.
En 1940, il n’existait (à notre connaissance) qu’un seul organe chargé de l’émission de substances toxiques. Il s’agissait du 4e Groupe Autonome d’artillerie, stationnant alors à Bruyères, près de Laon. Début avril 1940, le GQG y enverra plusieurs observateurs pour y étudier ses possibilités et établir comment le rendre opérationnel. Le groupe manquait alors cruellement de moyens et on décida de lui fournir ce qui lui manquait. La suite des événements ne lui laissera pas le temps nécessaire à son entraînement, malgré la réception de matériel.
Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, la France possédait un stock de munitions chimiques hérités de 14-18, stocké dans un Etablissement de réserve général (ou ERG) particulier, dédié aux munitions chimiques, l'ERG Munitions de la Ferté-Hauterive.
Les recherches menées sans discontinuité depuis 1920 sur les agressifs chimiques, débouchèrent sur l'adoption de nouveaux chargements, désignés par une nouvelle nomenclature et de nouveaux codes. La tactique d'utilisation de l'arme chimique fut également réactualisée, comme les modalités de réglage des pièces d'artillerie. Les nouveaux chargements ne comprenaient plus de fumigène dans le but de dissimuler plus facilement à l'adversaire l'utilisation de projectiles chimiques. Ces dispositions furent progressivement introduites à partir de 1935. Les anciens numéros-code furent remplacés par des lettres. Les obus étaient ainsi identifiés par leur peinture, leurs marquages à la peinture du chargement sous forme de lettre, leur atelier de chargement, leur numéro de lot et leur année de chargement. Au niveau de l'ogive, depuis 1921, un marquage à froid précédé d'une croix reprenait le code lettre du chargement.
Les munitions du Premier conflit devenaient obsolètes, aussi il fut lancé un vaste programme de réarmement chimique, passant par la construction de nouveaux complexes devant assurer la production en masse des toxiques, et par la mise sur pied de nouveaux ateliers de chargement. Cet aspect est développé dans le chapitre suivant.
Nouveaux chargements adoptés en 1939
La mobilisation déclenchait le programme de fabrication de mobilisation, avec démarrage des usines productrices de gaz de combat, stockage et chargement de ces toxiques.
Le programme industriel chimique allait bientôt atteindre son régime normal, prévu pour juin ou juillet 1940, avec la mise en service des poudreries de Boussens et Mauzac, décuplant la capacité de riposte chimique des armées françaises.
Le stock fut donc très largement réactualisé à partir de 1939, les reliquats du premier conflit étant jugés comme totalement dépassés (pour mémoire, en 1930 : 2 500 000 coups de 75 mm, 27 000 de 105, 106 000 de 120, 76 000 de 145 et enfin 580 000 de 155.
En mai 1940, selon nos travaux, les productions débutées depuis peu permettaient d'atteindre un stock de :
- 551 135 coups (munitions d'artillerie encartouchés, prêtent à l'emploi) de calibres 75mm, chargés en produit n°20 (Ypérite).
- 92 632 coups de calibres 155mm, chargés en produit n°20 (Ypérite).
- 996 407 coups de calibre 75mm, chargés en produit n°5 (Phosgène).
- 395 000 coups de calibre 155mm chargés en produit n°5 (phosgène).
- 66 628 coups de calibre 120mm chargés en produit n°5 (phosgène).
- 76 193 000 coups de calibre 145mm chargés en produit n°5 (phosgène).
Soit environ 32 000 tonnes de munitions chargées en phosgène (représentant 80 trains chargés !).
- 236 000 coups, commandés en avril 1940 dont la production avait débutée dans le site de production de Lannemezan, chargés en produit J.101 (Adamsite), soit environ 120 tonnes.
- Le chargement d'un nombre indéterminé de munitions (75 encartouchés, 105 et 155), chargées en produit n°886 (trichloréthylamine) et en V201 (Léwisite) était prévu, mais la production de ces composés dans la poudrerie de Boussens connu des retards, si bien que les chargements n'avaient pas réellement débutés en juin 1940 (la production de ces deux composés n'excédait pas la tonne en mai 1940). La production de produit 1031 (chloracétophénone) était amplement débutée sur le site, mais aucun chargement ne semble avoir débuté.
- 3 000 000 de grenades d'aviation chargées en Ypérite (140ml de toxique), étaient en cours de livraison. Le programme de mobilisation prévoyait un chargement à hauteur de 1 000 000 par mois, mais les chargement qui débutèrent au début de 1939 ne dépassaient pas 50 000 unités par mois.
- En avril 1940, il existait également 10 000 bombes d'avion chargées en produit n°5 (phosgène), et les livraisons se poursuivaient (capacités théorique de chargement au plan de mobilisation de 7 500 bombes diverses et 4 000 bombes de 200kg par mois. Les chargements débutèrent en 1938 ou au début de 1939).
- 55 000 engins Z5 chargés de 5kg d'Adamsite furent commandés en octobre 1939. Les livraisons devaient être effectives pour février 1940, mais des retards intervinrent, décalant les délais de quelques mois. En mai 1940, 19 000 engins Z5 étaient disponibles, le restant étant en cours de livraison.
Ce stock représentait près de 60.000 tonnes de munitions et d'armes chimiques.
Inventaire des munitions chimiques disponibles en mai 1940 - Nouveaux chargements
Marquages :
Chargement : CO : pour Collongite (Phosgène ou produit n°5, Oxychlorure de Carbone). 19B EF 40: 19 ième B lot de cartouches de "l' Entrepôt de réserve générale de la Ferté-Hauterive" de 1940. AUB: Atelier de chargement d’Aubervilliers V550 => vitesse initiale 550 m + + => poids de l’obus = normal BSP => poudre B en bande RAD D2,5 => poudre radoubée au taux de 2,5 42 32 SM => 42ième Lot de Saint Médard de 1932
Au début de l'année 1940, les munitions toxiques du dépôt de La Ferté-Hauterive furent délocalisées en partie, pour éviter leur destruction en cas de bombardement allemand sur l'ERG.
Certaines furent évacuées vers les bois de LEYDE (alentours de NEUILLY-Le-REAL), d'autres vers d'autres dépôts dont certains furent créés pour l'occasion (comme Durbans par Assier).
Le dépôt de Pognat (Allier) devait regrouper plusieurs centaines de milliers de munitions chargées en phosgène ainsi que des munitions fumigènes.
Le dépôts de Chavanon (Corrèze) regroupait près de 10 000 engins Z5.
Le dépôt d'artifices de Durbans par Assier (Lot), situé à proximité du lieu dit La salle-Durbans, à 5km au nord ouest de Livernon. Il contenait près de 600 000 grenades n°61 chargées en Ypérite et 9600 artifices Z5.
Le dépôt de gaz de combat de Plaisance (Landes) permit de stocker 18 000 bombes de 200kg de phosgène et 3000 artifices Z5. Des munitions conventionnelles y étaient également conservées (obus de 75mm et diverses fusées). Le dépôt était situé en bordure de la voie ferrée allant de Roquefort à Houeïlles, environ à 12 km au nord ouest de Lapeyrade.
Le dépôt de Saint-Ours les Roches permit de stocker 650 000 obus de 75mm chargés en Ypérite.
On trouvait également des stocks répartis dans les différents lieux de production et de chargement, comme la poudrerie de Sainte Livrade, l'atelier de chargement de Pont-de-Claix, l'atelier de chargement de Lannemezan (ancien arsenal qui deviendra le site du CM10).
Le 13 mai 1940, les Allemands déclenchaient la deuxième phase de leur plan d’invasion de la France et perçaient le front dans la région de Longwy. Sous la pression, la 2e armée se verra contrainte de se replier, dans des conditions parfois catastrophiques, transformant ainsi la retraite en débâcle.
Le 4e Groupe Autonome d’artillerie prit dans la tourmente, était passé sous les ordres du colonel De Gaulle et ne disposait d'aucun moyen de transport propre. Il restait cependant à Bruyères près de 18 000 (17 664) bouteilles chargées de 4 litres d'Yperite, destinées à l'épandage massif de vésicant. Il était impensable de laisser ce stock tomber entre les mains de l'ennemi. Le 15 mai 1940, l'alarme fut donnée et la situation prise en main pour l'évacuation du matériel interdit.
L'opération fut programmée dans la nuit du 16 au 17 mai, mais aucun convoi ne put parvenir à destination pour embarquer le chargement, tous les camions ayant été détruits. Le 18 mai, seulement 21 camions avaient été rassemblés pour commencer l'évacuation des caisses. Le lendemain, 1000 caisses étaient en sécurité ; il en restait 2500. Le 20 mai, 45 camions démarraient à nouveau vers la même destination ; 12 arrivaient à l'heure convenue et 33 autres seulement au petit matin. Il manquait encore 2 camions pour charger les 80 caisses restantes. Le 21 mai, 2 derniers camions, à peine leur déchargement réalisé, firent demi-tour et tentaient de regagner Bruyères, mais trouvèrent la route coupée ; un chauffeur fut blessé par une rafale de mitrailleuse. Ainsi, 320 bouteilles tombèrent aux mains des Allemands.
L’encerclement des armées du nord-est, prises au piège par la percée des chars de la 1e Panzer division, se confirmait. Pour lutter contre la pression, le groupe d’armée n°3 eut l’idée, au début du mois de juin 1940, d’utiliser des substances toxiques, notamment de l’ypérite, dans le but de pratiquer la guerre totale. Ne pouvant assumer seul cette décision, le général d’armée Besson en fera directement la demande, dans un courrier daté du 3 juin 1940, au Général Commandant en chef sur le front nord-est, le général Georges. Heureusement, le temps allait manquer pour mettre en œuvre une opération de ce genre. La campagne de juin 1940 allait rapidement se terminer dans les conditions dramatiques que l’on sait.
Devant la situation dramatique qui se présentait en juin 1940, et malgré les demandent de certains généraux, la France respecta ses engagements internationaux jusqu'au bout, ne laissant aucune place à l'utilisation de l'arme chimique sur le champs de bataille. Il faut dire que son programme de réarmement, débuté trop tardivement, ne devait atteindre son plein rendement que quelques mois après ces évènements. La guerre "éclair" menée par les armées allemandes en mai-juin 1940, ne donnait pas de perspectives tactiques favorables à l'utilisation des munitions chimiques, sur le sol français et au milieu d'une population civile nombreuse et omniprésente sur te théâtre des opérations.
Quel est le devenir des stocks de munitions chimiques et des produits agressifs ?
Cette question fait l'objet d'un blackout totale de la part des autorités françaises, en dépit d'un risque considérable de pollution et d'accident. Dans quelle mesure l'occupant allemand réussit-il à récupérer les travaux français ? Est-ce la raison pour laquelle l'armée allemande, malgré des stocks de toxiques extrêmement importants (10 000 tonnes en 1939 et 65 000 tonnes en 1945) ne fit jamais usage de l'arme chimique ? Une partie des recherches a t-elle pu traverser la Manche, voir l'Atlantique ? Nous tenterons de répondre à ces questions par la suite.
Les stock de munitions chimiques entreposés et disséminés dans toute la France, comme ceux de l'ERG de La Ferté Hauterive restèrent, pour une partie, en place au moment de l'Armistice de juin 1940, puis furent traités sous l'occupation pour être livrés à l'Allemagne, détruits ou récupérés ; certains furent l'objet de tentatives de dépollution dans l'immédiat après-guerre.
Documents :
Avis de Droit d'auteur : Toutes les photos et les matériels de site Web sont le Copyright 2003 exclusif de l’auteur ou appartenant aux déposants respectifs avec leur autorisation et ne peuvent pas être reproduits, stockés dans un système de récupération, ou transmis entièrement ou partiellement, par n'importe quels moyens, électroniques ou mécaniques, la photocopie, l'enregistrement, ou autrement, sans la permission écrite antérieure de l'auteur.